Sur les routes de Montréal, la dernière semaine aura été marquée par les débats sur la sécurité des piétons, au moment où les collisions impliquant ceux-ci sont en hausse. Deux manifestations ont eu lieu pour réclamer plus de mesures de protection des autorités et mardi, une brigadière a été happée dans le nord de l’île. Dans la foulée, le gouvernement Legault a lancé un vaste appel à la vigilance.

Mardi, des dizaines de parents et d’enfants, choqués par la mort de la petite Mariia Legenkovska, 7 ans, tuée par un chauffard dans une zone scolaire de Montréal le mois dernier, ont marché pour demander aux élus de s’attaquer aux dangers causés par les déplacements motorisés.

Dans les heures qui ont suivi, Montréal a annoncé qu’en 2023, les environs d’une cinquantaine d’établissements fréquentés par les enfants, dont des écoles et des garderies ainsi que deux parcs, seront sécurisés. Une cinquantaine d’écoles avaient déjà été sécurisées dans les trois dernières années, mais la Ville veut « accélérer » la cadence.

Dans l’après-midi de la même journée, une brigadière qui en était à sa première journée de travail a été heurtée par la conductrice d’un véhicule. Transportée à l’hôpital, la brigadière a subi des blessures légères qui ne mettent pas sa vie en danger.

Le lendemain, une coalition représentant des automobilistes, des usagers du transport en commun, des cyclistes et des piétons a formellement demandé au gouvernement provincial de mettre sur pied une stratégie gouvernementale de sécurité routière. Le gouvernement Legault s’était engagé à concrétiser cette mesure en 2018.

« Cinq ans plus tard, cet engagement se fait toujours attendre », a déploré la directrice générale de l’organisme Piétons Québec, Sandrine Cabana-Degani. Une première rencontre entre le cabinet de la ministre des Transports Geneviève Guilbault et Piétons Québec « est déjà prévue » dans les prochains jours, a précisé jeudi l’attaché de presse de la ministre, Louis-Julien Dufresne, en appelant tous et toutes à plus de prudence.

Au cours des neuf premiers mois de 2022, 39 piétons ont été tués au Québec, un chiffre qui est en hausse de 15 % par rapport à l’année précédente. Dans le même laps de temps, 140 piétons ont été blessés gravement, ce qui représente un bond de 27 % en comparaison avec 2021.

Dure semaine pour la STM

La semaine n’aura pas été facile non plus pour la Société de transport de Montréal (STM), qui a d’abord annoncé au tournant du week-end dernier qu’elle devait réajuster son offre et mettre fin à sa promesse d’un autobus toutes les 10 minutes maximum sur les huit lignes qui offraient toujours ce service à l’heure de pointe. Selon la porte-parole de la société, Justine Lord-Dufour, la décision a été prise en raison du bouleversement des habitudes de transport des utilisateurs depuis le début de la pandémie.

Mais selon le chroniqueur aux affaires municipales de La Presse, Maxime Bergeron, cette décision pouvant sembler banale « témoigne pourtant d’une crise profonde dans le financement du transport collectif et des risques qui planent si un sérieux coup de barre n’est pas donné – et vite – par Québec pour remettre de l’ordre dans ce bourbier ».

À la mi-décembre, la ministre Guilbault avait ouvert la porte à une révision du mode de financement des sociétés de transport, sans toutefois s’y engager formellement.

Ce vendredi, La Presse a par ailleurs rapporté que bon nombre d’autobus de la STM accueillent gratuitement les passagers en raison de pannes de leur borne de paiement. Un problème majeur de réparation des nouveaux appareils de validation est à l’origine de cette situation coûteuse pour l’organisation. Depuis le 22 septembre, les chauffeurs d’autobus ont signalé à 13 483 reprises à la STM que le véhicule avec lequel ils quittaient le garage connaissait un problème de borne, selon leur syndicat.

Un REM en panne… pour la bonne cause

Quant à lui, le Réseau express métropolitain (REM) a été aux prises avec une panne lors d’un épisode de pluie verglaçante au début de janvier sur la Rive-Sud, dans le cadre de tests réalisés dans des « conditions extrêmes ». Le tout s’est produit le 5 janvier. Ce jour-là, une voiture du REM a été déployée sur le tracé sans l’activation préalable du protocole lié au verglas et aux intempéries hivernales. Autrement dit, les wagons ont été mis en service sans grattoirs, lesquels permettent de déglacer les caténaires.

Résultat : le REM est parvenu à traverser le pont Samuel-De Champlain, mais s’est arrêté juste après, non loin de l’entrepôt Costco. La voiture avait « perdu le contact » avec la caténaire, cet ensemble de fils qui alimente les wagons en électricité. Un plan a alors été déployé pour ramener les wagons à la gare Centrale.

Une telle opération « fait partie des bonnes pratiques de tests visant à pousser le système et les voitures à leur limite », assure toutefois le directeur des communications de CDPQ Infra, Jean-Vincent Lacroix.