Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a dû intervenir hier pour clarifier les directives gouvernementales après que des détenus en parfaite santé de la prison provinciale de Salaberry-de-Valleyfield eurent été vaccinés contre la grippe A (H1N1). Seuls les groupes jugés à risque doivent avoir accès aux doses du vaccin pour le moment.

«C'est une situation inacceptable», a-t-il reconnu lors de la période des questions à l'Assemblée nationale.

Des infirmières d'un centre de la santé et de services sociaux de la Montérégie se sont rendues mardi au centre de détention pour y offrir le vaccin à une cinquantaine de détenus. Or, les doses disponibles actuellement sont réservées aux clientèles les plus vulnérables, comme les femmes enceintes et les enfants de 6 mois à 5 ans. Les détenus ont donc obtenu le vaccin avant le moment prévu dans l'ordre de vaccination.

«C'est une erreur qui s'est produite. Ils ont été considérés dans la mauvaise catégorie», a expliqué Yves Bolduc. Les CSSS ont eu la consigne d'envoyer des équipes de vaccination au domicile de personnes incapables de se déplacer. «Et il y a un CSSS qui a fait une mauvaise interprétation, et on a corrigé ça aujourd'hui. La consigne est très claire: les détenus seront vaccinés à leur tour selon l'ordre de priorité.»

Selon Yves Bolduc, tous les Québécois qui le souhaitent seront vaccinés d'ici les Fêtes «à moins d'un imprévu qu'on ne peut vraiment pas prévoir». La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a soulevé des doutes sur l'atteinte de cet objectif. «Si l'objectif du gouvernement du Québec est de vacciner au moins 75% de la population entre la fin octobre et le 23 décembre, soit 10 semaines, on devra vacciner près de 98 000 personnes par jour, sept jours sur sept», a-t-elle affirmé.

Le PQ a déposé une motion à l'Assemblée nationale pour dénoncer «la confusion, la gestion chaotique et la planification inadéquate de la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) par le gouvernement du Québec» et déplorer «l'absence de leadership du premier ministre et de son ministre de la Santé». Cette motion, qui a fait l'objet d'un débat hier, sera soumise au vote aujourd'hui et rejetée par le gouvernement majoritaire.