Non seulement le véhicule à hydrogène n'est pas mort, il s'en va auxJeux olympiques de Vancouver.

L'avenir de ce mode de propulsion a essuyé un dur coup, l'an dernier, quand l'administration Obama a annulé un programme de recherche fédéral de 1,2 milliard US sur les applications automobiles des «piles à combustible» à hydrogène. La décision confirmait un consensus négatif de plus en plus répandu: trop embryonnaire, trop improbable, trop complexe et trop cher pour qu'on puisse compter là-dessus d'ici 20 ans, avait expliqué le ministère de l'Énergie américain.

Mais les constructeurs n'ont pas jeté l'éponge et des expériences se poursuivent. General Motors, malgré tous ses soucis, construit des Chevrolet Equinox à hydrogène à son centre de recherches d'Oshawa, en Ontario. Huit de ces véhicules ont été prêtés au Comité organisateur des JO de Vancouver. GM les décrit comme des véhicules expérimentaux mais ne craint pas qu'on s'en serve comme navettes pour transporter athlètes, organisateurs et journalistes en ville durant tous les Jeux.

«L'Equinox à piles à combustible est étonnante, affirme Stew Low, patron des relations de presse chez GM-Canada. L'intégration de cette source d'énergie avec le moteur électrique est impeccable. À part son accélération du tonnerre et son fonctionnement très silencieux, elle réagit exactement comme une Equinox ordinaire.»

Il ajoute que la conduite d'hiver, épreuve obligée pour toute voiture qui aspire au moindre respect au Canada, ne pose aucun problème avec un système à l'hydrogène: «Le démarrage à froid n'est même pas un enjeu à moins 20 Celsius», dit-il.

GM Canada va se servir des JO de Vancouver comme d'une vitrine pour ses véhicules à hydrogène, mais l'expérience des conducteurs permettra de mieux connaître la perception des utilisateurs. Le prêt des véhicules à hydrogène aux Jeux de Vancouver est calqué sur le projet Driveway (entrée), un programme lancé par GM dans trois villes des États-Unis en 2007 pour tester le véhicule à piles à combustibles dans des conditions réelles.

«Le but du projet Driveway est de mettre le véhicule entre les mains de consommateurs ordinaires, pour apprendre leurs préférences», a dit Stew Low.

Plus d'un million de milles sans essence ni pollution ont été parcourus aux États-Unis par les Equinox à hydrogène.

Le fonctionnement du véhicule n'est pas un problème, mais il reste trois embûches énormes: son coût, son rayon d'action de seulement 200 à 240 km et l'indisponibilité de l'hydrogène. Le Projet Driveway est contenu à Los Angeles, New York et Washington, trois villes où il y a des stations où on peut alimenter les Equinox en hydrogène.

À Vancouver, les huit Equinox olympiques doivent aller faire le plein à une installation dans un centre de recherche gouvernemental.

«Le coût du véhicule et la question des infrastructures demeurent des enjeux, mais le coût de chaque nouvelle génération de piles à combustible s'améliore, tout comme la fiabilité, au fur et à mesure qu'on apprend», a dit Stew Low.