37% des salariés allemands à temps plein ont renoncé l'an dernier à prendre la totalité de leurs congés, ce qui a eu des conséquences positives sur leurs revenus, mais négatives sur leur moral et leur santé, selon une étude de l'institut DIW parue mercredi.

En moyenne, chaque salarié a pris trois jours de moins que ce à quoi il avait droit. Le nombre de jours de congé ainsi restés «en souffrance» a représenté 12% de la totalité des vacances accordées à tous les salariés, précise Daniel Schnitzlein, qui a conduit cette enquête en coopération avec l'institut de sondages TNS Infratest. «Les salariés les plus jeunes épuisent moins leurs congés que les plus âgés», tout comme les personnes travaillant dans de petites entreprises ou embauchées depuis peu de temps. Le renoncement à des vacances traduit souvent «la volonté de signaler sa forte motivation à ses supérieurs», en déduit le chercheur.

Il a calculé qu'en moyenne les personnes ayant renoncé à des congés touchaient l'année suivante un salaire horaire plus élevé de 0,39 euros en moyenne que les autres. «Le fait de ne pas prendre tous ses congés va de pair avec une augmentation des revenus à court terme, mais aussi une baisse de la qualité de vie», écrit M. Schnitzlein qui rappelle que la règle en Allemagne est de six semaines de congés payés, plus entre 6 et 10 jours fériés, selon l'État régional. Il souligne que les personnes ayant renoncé à des jours de congé sont aussi contentes de leur travail que celles ayant pris toutes leurs vacances.

Mais c'est au niveau de la satisfaction en termes de vie privée qu'il a relevé «un effet négatif notable (...) et donc une perte en termes de bien-être subjectif». Le chercheur affirme aussi que «ceux qui n'ont pas pris tous leurs congés l'année précédente ont un nombre d'arrêts maladie significativement plus élevés», tout en reconnaissant que dans le cas des personnes en longue maladie, qui ne prennent pas de congés, ce chiffre est biaisé. M. Schnitzlein a malgré tout constaté en général «un robuste effet négatif sur le degré de satisfaction avec sa propre santé» chez les salariés renonçant à des congés.