Pour son «spécial âge d'or», Urbania a confié à la doyenne de l'Union des artistes, la comédienne Janine Sutto, le titre de «rédactrice en chef invitée».

La Presse a rencontré à son domicile la dame de 89 ans pour causer de son rapport à la vieillesse. Mme Sutto confie que ce concept lui échappe un peu. «J'appartiens davantage à ma communauté artistique qu'à ma génération», reconnaît celle qui, tout l'été, joue dans la pièce musicale Belles soeurs au Centre culturel de Joliette.

 

Dans le salon de son appartement au sommet d'une tour d'habitation de Côte-des-Neiges, Janine Sutto semble moins rivée vers ses souvenirs que bien ancrée dans son présent aux journées bien remplies. «J'ai la chance de ne pas avoir besoin de beaucoup de sommeil.»

Le jour de notre rencontre, elle participait à l'émission Le banquier et allait souper avec son petit-fils. Épargnée par les affres du vieillissement, la dame? «Cette année, j'en ai perdu un peu, j'ai moins de force dans les jambes. Mais vous me direz qu'il était temps!» s'amuse l'actrice qui, la veille, était à la première de Piaf, au Théâtre de Rougemont. Rien d'inhabituel, diront les amateurs de théâtre montréalais qui ne s'étonnent plus de la croiser le mardi à La Licorne, le mercredi au Théâtre d'Aujourd'hui et le lendemain au TNM. «Je suis dans une bonne période mais j'ai déjà souffert de maux de dos. Mais je ne suis pas un bon exemple à suivre: j'ai fait tout ce qu'il ne faut pas faire!»

Et la mémoire? Intacte et encore alerte, de toute évidence. Mais depuis une vingtaine d'années, elle dit faire davantage attention à sa santé. «Janette (Bertrand) m'a entraînée dans les classes de pilates. J'ai toujours fait un peu d'exercice. Jeune, j'étais une bonne nageuse de distance», poursuit la quasi-nonagénaire qui refuse de donner des conférences dans les centres pour personnes âgées. «Qu'est-ce que je vais dire à des gens en marchette? Qu'il est important de marcher une heure par jour et de ne pas se bourrer de pilules?»