Plus l'annulaire d'un homme est long par rapport à son index, plus il a de chances de plaire aux femmes, selon une étude publiée mercredi, qui souligne les liens complexes entre l'exposition de l'embryon aux hormones masculines et certains traits physiques.

Des études antérieures avaient déjà montré que la différence de taille entre index et annulaire d'un homme, particulièrement à la main droite, était un indicateur fiable de la dose de testostérone à laquelle l'embryon avait été exposé.

Ainsi, l'homme de Néandertal, disparu voici quelques 28 000 ans, aurait été un «chaud lapin» aux nombreuses partenaires sexuelles, si l'on en croit une étude publiée l'an dernier. La chercheuse était arrivée à cette conclusion en comparant la longueur d'index d'hommes modernes, de Néandertal et d'hominidés plus anciens.

Dans la nouvelle étude parue dans une publication de l'académie des sciences britannique - British Royal Society's Journal Biological Sciences - , plus de 80 étudiantes de 18 à 34 ans ont été invitées à évaluer la virilité et l'attrait de 49 hommes.

«L'objectif était de comprendre ce qui rend un homme attirant» et si au moins certaines de ces caractéristiques «sont partiellement conditionnées par l'environnement du foetus», explique Camille Ferdenzi (Université de Genève) qui a conduit cette recherche.

Lors de tests visuels, à partir de photos des 49 hommes d'âge similaire, les résultats ont été sans ambiguité: «Plus l'annulaire était long par rapport à l'index - signe d'une plus grande exposition à la testostérone - plus le visage était jugé attractif», a souligné la chercheuse par téléphone.

«Nous avons aussi découvert qu'attirance et symétrie du visage sont très fortement corrélées», a-t-elle précisé à l'AFP.

De telles préférences auraient pu, au cours du long processus d'évolution de l'espèce humaine, pousser les femmes à accroître leurs chances de reproduction en choisissant les partenaires les plus virils.

Cependant, les hommes jugés les plus attirants n'ont pas été forcément classés comme les plus «masculins» par les femmes invitées à se prononcer.

Par ailleurs, lors de tests portant sur les odeurs corporelles ou le timbre de voix, les hommes préférés par les étudiantes ne correspondaient pas à ceux ayant l'annulaire le plus long.

D'après Mme Ferdenzi, la voix et l'odeur correspondraient davantage à des fluctuations des niveaux de testostérone des hommes adultes plutôt qu'à l'exposition à cette hormone durant la vie embryonnaire.

Au delà de critères d'attirance sexuelle, le rapport de taille entre annulaire et index peut s'avérer un bon indicateur du risque de cancer de la prostate, selon une étude publiée en décembre qui s'appuyait elle aussi sur l'importance de l'exposition précoce à la testostérone.