Un défilé aux accents vintage. Maison Margiela a présenté vendredi à Paris une collection hommes aux tonalités seventies, mais son nouveau directeur artistique, l'exubérant John Galliano, ne s'est pas montré.

Pour son premier défilé homme de l'ère Galliano, Maison Margiela n'a pas dérogé à sa ligne de conduite qui veut que l'on mette en avant le travail d'équipe, qu'aucune tête ne dépasse.

Signe de cette collégialité revendiquée, les blouses blanches que porte le personnel de la maison, sorte d'uniforme emblématique.

Quant à l'implication dans la collection du couturier britannique, nommé à la direction artistique de la marque il y a quatre mois seulement, Maison Margiela indique simplement qu'il s'agit «d'une oeuvre collective, supervisée par John Galliano».

Très attendu à Paris, près de quatre ans après avoir été licencié par Dior pour des propos antisémites tenus dans un bar de la capitale, le créateur ne s'est pas montré à la fin du défilé, contrairement à ce qu'il avait fait à Londres 12 janvier. Il avait alors fait une furtive apparition sur le podium, à l'issue de la présentation de sa collection haute couture pour Margiela.

Dans le défilé présenté sous les lustres de la salle Wagram, ancienne grande salle de bal parisienne, le noir et le gris prédominent pour des pantalons qui se portent le plus souvent longs et larges.

Les vêtements aux lignes épurées, au style quasi expérimental, répondent aux codes de la griffe.

Les manteaux, eux aussi, affichent la longueur. Le jaune moutarde et le patchwork font une incursion et il arrive que les manches soient absentes et les cols en mouton retourné.

Portée sur des costumes croisés ou des pull-overs, leur coupe renvoie aux années 70.

Certains débardeurs osent la transparence sous un perfecto chocolat. À noter, quelques blousons et gilets à paillettes qui sortent du lot.

Photo Thibault Camus, AP

Photo Thibault Camus, AP

Le dandy sulfureux de Melinda Gloss 

Mégots géants jonchant le sol, tapis recouverts de billets de 100 et 200 francs, une atmosphère fin de siècle régnait dans les fastueux salons de la Fondation Mona Bismarck à Paris, où la jeune marque Melinda Gloss présentait sa collection.

Costume croisé à fines rayures, longue cape marine, mocassins à glands brillants, l'homme est mi-gangster, mi-dandy.

Les mannequins posent par groupes, dans une salle où jouent des musiciens en live. Dans une autre pièce a été recréé un atelier de peinture.

«Le garçon Melinda Gloss est assez nonchalant. Il est assez Parisien, mais relax, chic mais pas trop apprêté», résume Rémi de Laquintane, 33 ans, l'un des deux créateurs de cette marque fondée en 2009.

«J'ai voulu travailler sur des choses qui sont assez classiques, les tapis, les gravures du 18e, et en même temps les transformer et mettre un peu de transgression, avec du cuir, des jacquards, des volumes assez généreux», décrit le créateur.

L'interaction entre musique, peinture et mode est d'importance pour cet ancien étudiant en philosophie, dans un monde, souligne-t-il, «où tout communique».