Au premier jour des défilés couture pour l'hiver prochain, la petite marque Anne-Valérie Hash fête ses dix ans, Christophe Josse projette une assurance nouvelle et Bouchra Jarrar confirme l'essai avec un nouveau défilé très applaudi.

Fragilité assumée chez Josee

Presque plus de dentelle et pas un seul pantalon: la féminité délicate, gracile, qui est la marque de Christophe Josse conserve toute son émotion. Mais elle semble dopée par une maturité nouvelle depuis son intronisation la saison dernière dans le club très fermé des membres permanents de la haute couture. «Devenir officiellement couturier donne confiance dans l'avenir, crédibilise mon propos et suscite davantage d'intérêt», explique-t-il à l'AFP.Pour cette collection, il s'est inspiré d'armures du XVème et XVIème siècle, pour «en extraire leurs lignes et les retraduire dans des formes féminines, sensuelles, mixer un côté très fragile avec quelque chose de plus construit».Beaucoup de noir et de subtiles paillettes couleur orage (noir-gris) ou en or oxydé, mais aussi un bustier en plumes de coq noires, du crocodile et du python: les matières sont somptueuses, les drapés délicats, mais tout s'imagine porté avec assurance et simplicité. Sa mariée, en bustier corseté blanc, rebrodé de cristaux, sur une jupe composée de mille carrés d'organza effrangé, et une coiffe de plumes rouge sang, est vivement applaudie.Le couturier se diversifie et présentera en octobre un prêt-à-porter qu'il veut «réfléchi et séduisant»: «La robe doit rester un bel objet, ne pas être juste de la fringue», promet-il.

Jarrar bleu vif

Différentes densités de gris et un bleu électrique éclatant, la Française d'origine marocaine Bouchra Jarrar, formée chez Balenciaga et Lacroix, a une nouvelle fois impressionnée par l'élégance de son vestiaire, à la fois sobre et voluptueux, pour des femmes décidées qui aiment séduire tout en subtilité. Elle flirte avec le torride avec cette robe «lumière fendue» au simple décolleté en V dont le dos présente de très fins jours, l'un sur la verticale d'une omoplate, l'autre au niveau de la taille, qui laissent apercevoir, si peu, la peau.

Hash fête ses dix ans

La jeune Anne-Valérie Hash a fêté ses dix ans de création dans un salon du Shangri-La, nouveau palace parisien, avec dix silhouettes présentées sur des mannequins en bois et deux modèles africains.En soie italienne et organza, son atelier s'est concentré sur «la coupe, la fluidité, féminité et légèreté». Une combinaison smoking drapée sur les hanches côtoie un tailleur-pantalon avec une veste queue de pie ou une robe plissée asymétrique au dos nu. Les couleurs claires se déclinent en «craie, champagne, pêche, clémentine, vert amande et bleu ciel».«Le secret pour survivre dans ce business, c'est de s'accrocher, ne pas trop regarder toujours les autres, faire son petit chemin à soi en gardant humilité, simplicité, et beaucoup travailler», confie la styliste à l'AFP.