Corps huilé en simple sous-vêtement sur éphèbe à cheveux longs, l'affiche du défilé Mugler pour le printemps prochain hésitait entre dieux grecs et porno gai: finalement, la collection semblait presque sage, avec costumes légers, bermudas et polos aux couleurs tendres.

Présenté mercredi soir dans une galerie du Jardin des Plantes à Paris, ce défilé, l'un des premiers du calendrier parisien qui s'ouvre après Milan, faisait suite au premier de la marque en janvier, qui avait créé le buzz avec ses mannequins aux corps entièrement tatoués.Romain Kremer, sous la houlette du Nippo-Italien Nicola Formichetti, surtout connu comme styliste de Lady Gaga, a réduit la mise en scène pour centrer davantage l'attention sur ses costumes short ou même classique pantalon, avec poches zippées, en beige, gris ou noir.

Survient alors un culturiste aux longues boucles, le corps enduit d'huile pailletée d'or, de grosses chaînes autour du cou, en string recouvert d'un slip. Simple ponctuation, puisque la prochaine séquence s'enchaîne avec des polos et shorts cyclistes recouverts par endroits de paillettes multicolores où domine le vert.

Sur l'air de Schubert du film «Barry Lindon», défilent des chaussures un peu punk, un bout de résille sur un polo, des écussons sur les vestes et de nombreuses vestes imperméables transparentes, très sport.Le programme, un simple feuillet, évoquait parmi les inspirations de la collection les films néo-réalistes italiens, l'idéal masculin du photographe Herb Ritts, le roman «Bel ami» de Maupassant ou encore «le fantasme, le rêve et le voyeurisme»: «ici, se rencontrent des surfeurs, des joueurs de foot, des vedettes du porno et des dieux antiques».