Choisir d'avoir des enfants est sans doute la façon la plus concrète de s'engager envers un amoureux ou une amoureuse. Des couples décident néanmoins de se marier des années après avoir fondé une famille. Pour ceux-là, le grand jour prend un tout autre sens.

Ce n'est pas tous les jours qu'on croise un clown dans un mariage. Il y en avait pourtant un dans le comité d'accueil lorsque Sandrine Côté et Martin Tardif se sont unis à l'été 2013. Ni l'un ni l'autre ne travaille au Cirque du Soleil, mais ils avaient déjà deux fils de 9 et 5 ans. Plusieurs de leurs invités avaient aussi de jeunes enfants.

«On avait embauché le clown pour distraire les enfants avant le début de la cérémonie, pendant que les invités arrivaient», raconte Sandrine. Ce n'est pas qu'un détail. S'occuper des petits ou les occuper est une question capitale dans le plan de mariage des couples avec enfants. À ceux dont les enfants ont atteint l'âge de raison se rajoute celle-ci: quelle place leur faire dans la cérémonie?

«On a pris deux gardiennes qui étaient proches de nous, dit Caroline, qui avait un fils de 5 ans et un autre de 18 mois lorsqu'elle a épousé François. Il y en a une qui s'occupait de la douzaine d'enfants présents et l'autre était assignée aux besoins particuliers de notre bébé, pour l'heure du dodo, entre autres.»

Sandrine et Martin, eux, en plus d'avoir pris un clown pour l'accueil, avaient déjà planifié que l'une des grands-mères allait ramener les petits à la maison pour que les parents puissent continuer à célébrer tard dans la nuit. Entre la cérémonie et l'heure du coucher, les nombreux enfants étaient libres. «On ne les a pas vus pantoute!», lance la maman, en précisant que les parents présents se chargeaient de la supervision des enfants d'un peu tout le monde.

Un stress?

«La présence de nos enfants était plus stressante pour d'autres personnes que pour nous, dit d'ailleurs Caroline. Même si mon enfant avait crié ou pleuré, ça ne m'aurait pas dérangée.» Sur le plan logistique, c'était de toute manière très simple: le mariage avait lieu dans la cour de la maison de ses parents, un endroit que ses fils connaissent bien.

«Quand ils étaient fatigués, ils avaient leur chambre. Ça change toute la dynamique. C'est leur univers, alors ça a facilité les choses», croit-elle. Avoir ses propres enfants parmi les invités de son mariage change aussi la dynamique de l'événement. «On avait déjà la famille. Le mariage, c'est tout ce qui nous manquait. En fait, je ne sais pas si ça nous manquait tant que ça, nuance Sandrine, mais ça a bouclé la boucle.»

Un projet commun

Un mariage avec enfants prend d'emblée une teinte plus familiale. Le fils aîné de Caroline et François disait d'ailleurs «notre» mariage en parlant de celui de ses parents. «On ne se mariait pas avec eux, on se mariait Caroline et moi, précise François, mais les enfants, c'est un projet commun. Il aurait été difficile de ne pas les considérer dans le mariage. On ne leur a pas donné une place démesurée, on leur a donné celle qu'on leur donne dans la vie de tous les jours.»

Leurs deux fils n'étaient donc jamais très loin, voire carrément entre les époux. Même au moment de prononcer les voeux. Et c'était très bien comme ça pour eux. Sandrine et Martin avaient quant à eux proposé à leur fils de 9 ans de faire une lecture. Trop timide, le garçon a préféré rester à l'écart. Martin et Sandrine ont souvent reparlé du mariage avec leurs fils.

Caroline a aussi été touchée par ce qu'elle a vu dans les yeux de son aîné: il était fier de ses parents. Cette fierté-là renforce encore plus l'engagement envers la famille, selon elle.

«Unir nos deux familles»

Stéphane Bousquet et Jennifer Pétrin vont se marier l'été prochain. Ils ont aussi des enfants, mais pas ensemble: chacun a deux filles issues d'une première union. Ainsi, la présence des enfants, âgées de 8 à 13 ans, revêt une tout autre signification pour eux. «On fait des voeux pour consacrer le couple, mais aussi pour consacrer la naissance d'un nouveau cercle familial», expose Jennifer.

Tous les détails ne sont pas réglés, mais l'essentiel l'est: tout le monde est d'accord. Les enfants aussi. Stéphane dit d'ailleurs qu'il était important pour lui de prendre le temps de parler à ses deux filles et, ensuite, à celles de sa future femme pour s'assurer qu'elles étaient «plus qu'à l'aise, voire heureuses» de son intention d'épouser Jennifer. «Si j'avais senti la moindre résistance, je ne l'aurais pas fait», assure-t-il.

Son premier mariage, de même que celui de Jennifer, était plutôt typique: église, une centaine d'invités, etc. Cette fois-ci, ils feront les choses simplement. Avec des proches et leurs enfants. «Les quatre filles chantent, révèle Jennifer. Elles ont prévu de préparer ensemble deux ou trois chansons à nous offrir au mariage.» Des chansons d'amour, bien sûr.