Le Victoria and Albert Museum de Londres présente à partir de mardi une exposition sur le sport et la mode, qui donnera tort à ceux qui pensent que l'on ne peut pas être élégant en combinaison de natation ou en tenue de hockey sur glace.

«L'exposition examine la relation entre la mode et le sport, et plus particulièrement la façon dont les vêtements de sport ont influencé la mode ces quinze à vingt dernières années», indique Ligaya Salazar, la conservatrice de l'exposition «Fashion V Sport» (Mode contre Sport).

Le musée présente plus de 200 vêtements, chaussures et accessoires, qui montrent comment les codes des marques de sport sont tantôt repris, tantôt détournés, voire moqués par les designers.

L'emblème du vêtement de sport, le survêtement en coton gris moucheté, est à l'honneur : de Vivienne Westwood à Sonia Rykiel, plus d'une dizaine de réinterprétations sont exposées.

Les créations présentées piochent dans les références du «streetwear», des trois bandes d'Adidas au graffiti, qu'elles recyclent souvent avec humour.

Nombreux sont les couturiers à s'être penchés sur la capuche, symbole du vêtement de sport.

Et le japonais Yohji Yamamoto a lui recouvert ses baskets «F50 Tiger» du dessin d'un tigre rugissant avant de les enfermer dans une cage, soulignant le culte porté par les marques de sport à la performance et à l'aggressivité.

L'exposition se veut également odorante. Une artiste norvégienne, Sissel Tolaas, a badigeonné les murs d'une substance synthétisée à partir de sueur de sportifs, pour «réinjecter le corps humain» dans les lieux.

Quant à savoir si les couturiers envahiront un jour à leur tour les compétitions sportives, l'exposition répond de façon plutôt négative.

«Fashion V Sport» expose UniQT, un maillot-short d'un seul tenant porté par l'équipe camerounaise de football lors de la Coupe d'Afrique des nations en 2004. Cette tentative de mariage entre le sport de haut niveau et la mode s'était soldée par une pénalité pour l'équipe, pour tenue non-conforme aux règles de la compétition.