InterBox réclame des dommages totalisant 273 200 $ au boxeur argentin Roberto Bolonti et à son promoteur Osvaldo Rivero, affirmant qu'ils «se sont unis pour tenter de déterminer l'issue d'un combat de boxe professionnel de manière antisportive et déshonorable».

Dans la poursuite déposée le 5 janvier devant la Cour supérieure, au palais de justice de Montréal, les promotions Sportscene, dont fait partie InterBox, soutiennent que les deux hommes n'ont pas honoré les conditions du contrat qu'ils avaient paraphé en vue de l'affrontement entre Bolonti et Jean Pascal en «refusant de se battre» contre le Lavallois, le 6 décembre, au Centre Bell.

Vers la fin du deuxième round de ce duel, alors que les deux combattants étaient au milieu d'une empoignade, Pascal a asséné un coup en apparence anodin à la tête de Bolonti. Ce dernier a aussitôt chuté violemment au tapis. Voyant qu'il demeurait inerte, les médecins se sont rués vers lui, l'ont installé sur une civière et lui ont administré de l'oxygène.

Le camp de l'Argentin s'est aussitôt mis à plaider que Pascal devrait être disqualifié pour son geste, puisqu'il avait frappé Bolonti après que l'arbitre Michael Griffin eut demandé aux combattants de se séparer.

Après de longues minutes de délibérations, au cours desquelles la confusion la plus totale régnait dans le ring et les gradins, l'officiel a fini par décréter un non-lieu, de sorte que le combat s'est terminé sans décision.

Coup monté

Or, une vidéo ayant circulé peu de temps après le combat et dans laquelle on entendrait Rivero répéter à son protégé «No te levantes!» («Ne te lève pas!», en espagnol) laisse croire que Bolonti serait demeuré étendu de plein gré, alors qu'il aurait pu être en mesure de poursuivre l'affrontement. C'est la thèse que défend InterBox, qui est représenté par le cabinet d'avocats BCF.

«Alors qu'il apparaissait à l'origine que Bolonti avait été victime d'un coup accidentel à la tête, il est rapidement devenu évident que toute la scène n'était rien d'autre qu'une chute au tapis simulée, soigneusement planifiée de façon conjointe par Bolonti et Rivero, dans le but de mettre fin au combat prématurément, en souhaitant une disqualification de son adversaire Pascal, ce qui sera démontré au cours du procès», soutient le promoteur québécois dans la poursuite.

InterBox déplore le fait qu'en agissant de la sorte, Bolonti et Rivero lui ont causé un «préjudice grave» qui a «affecté et qui continuera d'affecter la réputation du plaignant auprès de ses clients, ses commanditaires, ses partisans et ses partenaires d'affaires».

Le groupe réclame donc aux défendeurs 200 000 $ pour atteinte à sa réputation, 50 000 $ en guise de dommages punitifs ainsi que le remboursement de 23 200 $ versés à Bolonti avant le combat. Les procédures devraient s'amorcer devant le tribunal le 24 février.