Lucian Bute serait un imposteur, un boxeur moyen monté en épingle par le groupe InterBox pour tromper le public. C'est ce qu'a lancé jeudi Yvon Michel en conférence de presse.

«InterBox a fait tout un travail de promotion pour faire croire à tout le monde au Québec, et surtout à Lucian lui-même, qu'il faisait partie de l'élite mondiale», a dit Michel, lors d'une conférence de presse en vue du combat du 18 janvier entre Bute et Jean Pascal.

Selon lui, Pascal est de beaucoup supérieur à Bute. Serait-il en train de vendre au public un combat inégal? «Je pense que oui», a dit le promoteur de Jean Pascal, qui prédit une victoire par K.-O. de ce dernier au 6e round.

Michel a envoyé d'autres salves. Il a notamment relevé qu'InterBox était «incapable de bâtir la relève» et que le déclin de sa concurrente avait commencé lorsque Pascal a vaincu Adrian Diaconu en 2009.

Les déclarations d'Yvon Michel n'ont pas choqué le clan adverse. Ce genre de jabs est fréquent lorsque vient le temps de mousser un duel. L'entraîneur Stéphan Larouche en prend et en laisse.

«Bof, je pense que ç'a fait du bien à Yvon! Quand Lucian a battu Andrade à Québec, le premier qui m'a félicité sur le bord du ring, c'était Yvon Michel, raconte Larouche. Il m'a dit à quel point Lucian était un grand boxeur, qu'il faisait partie des meilleurs au monde.»



L'antidopage fait des remous

Incapables de s'entendre sur l'antidopage jusqu'à la dernière minute, GYM et InterBox ont dû reporter de 24 heures la conférence de presse. Elle devait avoir lieu mercredi. Les boxeurs ne se sont toutefois entendus sur un protocole antidopage que mercredi soir.

Le litige? Bute et InterBox auraient préféré avoir recours à la firme VADA, qu'utilise Georges St-Pierre en vue de son combat contre Johny Hendricks.

Mais Pascal s'y opposait parce que cette firme est selon lui en conflit ouvert avec son préparateur physique, Angel Heredia. Celui-ci a admis avoir fourni des substances dopantes - hormones de croissance et EPO - à une douzaine d'athlètes au début des années 2000. Il dit maintenant suivre le droit chemin. Il s'en est souvent pris à VADA sur les réseaux sociaux.

«Pourquoi je ferais affaire avec une agence qui déteste un de mes entraîneurs?», demande Pascal. Selon lui, il n'a pas ralenti le processus.

«Ça fait des mois que ça traîne, déplore Bute. J'avais signé le contrat. Je n'ai rien à cacher. Pourquoi ç'a traîné comme ça? Il faut demander à Jean Pascal.»

Pourquoi, selon lui, les choses ont-elles traîné? «Je ne peux pas lancer d'hypothèses, commence Bute, prudent. Mais qui comprend, comprend.»

Les deux camps se sont finalement entendus. La firme suédoise IDTM s'occupera de l'antidopage d'ici le 18 janvier.