Plus grande assistance au Centre Bell. Plus importantes bourses pour des boxeurs. Le combat du 25 mai entre Jean Pascal et Lucian Bute se veut le combat de tous les records au Québec.

Les promoteurs locaux ont annoncé mardi lors de la première conférence de presse officielle avoir l'intention de bourrer le Centre Bell de 20 000 spectateurs. S'ils sont chanceux, ils le rempliront à craquer avec 22 000 amateurs de boxe.

> Nos photos de la conférence de presse

«Moi, j'ai vécu la "Gattimanie", j'ai vécu les trois combats entre Stéphane Ouellet et Dave Hilton et j'ai vu les beaux jours d'Éric Lucas, a lancé le promoteur Yvon Michel. Mais ce qu'on fait là n'a rien à voir.»



Le record d'assistance pour un gala de boxe au Centre Bell est détenu par Jean Pascal. Ce sont 17 800 spectateurs qui avaient assisté à son second combat contre Bernard Hopkins le 21 mai 2011. «Si on ne battait pas ce record-là, ce serait une déception», a admis Yvon Michel.



Déjà les billets les plus chers, à 1300 $, se sont envolés. La prévente a commencé mardi et c'est mercredi que les billets seront mis en vente pour le grand public.



Les bourses versées aux boxeurs vont aussi établir un nouveau record. Jean Pascal avait touché 1,65 million pour se mesurer une seconde fois à Hopkins. Cette fois-ci chaque boxeur recevra aux alentours de 2 millions, a dévoilé Yvon Michel. «Ça va dépendre des chiffres de la télé à la carte, mais deux millions par boxeur, c'est réaliste», a-t-il expliqué.



Jamais une conférence de presse aussi importante n'avait été mise sur pied à Montréal deux mois avant un affrontement. Les boxeurs et leur entourage ont rencontré les journalistes sur la glace du Centre Bell et l'événement était retransmis en direct sur plusieurs chaînes.



«C'est cinq fois plus gros que Ouellet-Hilton. C'est gros, ce qu'on va vivre, s'est réjoui l'entraîneur de Lucian Bute, Stéphan Larouche. Le plus gros avant, je pense que c'était Sugar Ray Leonard contre Roberto Duran.»



Duran et Leonard avaient attiré 46 000 spectateurs au Stade olympique, le 20 juin 1980. Ce record, lui, est loin d'être égalé.



Pascal recrute Roy Jones Jr.




La conférence de presse s'est maintenue dans les limites du bon goût. Pour les deux groupes, GYM et InterBox, l'événement avait des airs de couper du ruban. «Ça fait 10 ans que je travaille pour ça, a illustré le président d'InterBox, Jean Bédard. Depuis que je suis dans la boxe, c'était l'objectif et on est rendus là.»



Les deux boxeurs sont aussi restés respectueux. Dans cette atmosphère convenue, c'est la présence de la légende Roy Jones Jr. qui a volé la vedette. Jones a été sollicité par Jean Pascal. Il va travailler avec l'ancien champion WBC pour l'aider à se préparer au gaucher qu'est Lucian Bute.



«Roy Jones, c'est mon idole de jeunesse. Le premier combat que j'ai regardé de ma vie c'était un combat de Roy Jones, a expliqué Pascal. C'est aussi un spécialiste des gauchers et je pense qu'à un moment il en a affronté dix d'affilée! Il sait comment battre des gauchers.»



Jones va assister au camp d'entraînement de Pascal à Las Vegas. Il entend lui prodiguer ses conseils et n'écarte pas l'idée de mettre les gants s'il le faut. «Que Dieu soit loué de nous donner ce combat alors que les deux boxeurs sont encore à leur sommet», a déclaré Jones, qui s'est fait offrir une collaboration par Jean Pascal seulement... lundi soir. «Il a accepté de venir à la conférence de presse avec vraiment peu de temps d'avis. Ça montre quel chic type c'est», note son tout nouveau client.



Le camp de Lucian Bute a reconnu le bon coup de Jean Pascal, mais n'en a pas fait tout un plat. «C'est vrai que Roy Jones était très fort contre les gauchers. Mais ce n'est pas tout le monde qui peut reproduire ce que Jones faisait dans le ring, sans rien enlever à Pascal», note Stéphan Larouche.



Après des passages à la télévision et la conférence de presse de mardi, les deux boxeurs vont maintenant partir dans leur camp d'entraînement respectif: Pascal à Las Vegas et Bute en Floride.