Montréal a longtemps eu la réputation d'être un marché fertile pour l'Ultimate Fighting Championship (UFC). L'organisation reine des arts martiaux mixtes a battu deux fois son record d'assistance ici. Les billets avaient l'habitude de s'envoler comme des petits pains chauds et on remplissait le Centre Bell en un temps record.

Mais cette époque semble révolue, si l'on se fie à la vente de billets pour le retour de Georges St-Pierre, qui aura lieu samedi soir dans l'antre du CH. Les chiffres ne sont toutefois pas désastreux, loin de là: les organisateurs espèrent même encore une salle comble.

Mais à quelques jours de l'événement, il reste des billets. Des milliers, même. Du jamais vu pour un combat de St-Pierre à Montréal. Lors de ses deux derniers combats à la maison - en avril 2008 et en décembre 2010 -, l'UFC avait annoncé avoir vendu tous les billets en une semaine.

Essoufflement?

Qu'est-ce qui explique ce ralentissement? Le marché montréalais est-il moins friand d'arts martiaux mixtes qu'avant? Pas du tout, selon un porte-parole de l'UFC, qui attribue ce phénomène à des blessures récentes qui ont forcé l'annulation de certains combats.

«Reste-t-il des billets à vendre? Oui. Mais ce n'est pas rare. Il y a eu quelques blessures récemment et peut-être que les fans sont un peu hésitants et préfèrent attendre à la dernière minute pour acheter des billets», fait valoir Steve Keogh.

Certains connaisseurs attribuent plutôt le ralentissement à la multiplication des galas de l'UFC. Les premiers événements à Montréal ont attiré des milliers d'Ontariens et d'Américains qui n'avaient pas l'occasion de voir ce spectacle chez eux. Mais depuis la légalisation des arts martiaux mixtes en 2010 en Ontario, trois événements de l'UFC ont eu lieu à Toronto.

«Les amateurs de Toronto ont moins tendance à venir ici maintenant, c'est certain», constate Louis-Philippe Letendre, éditeur du site spécialisé MMA Nouvelles.

Il remarque que des billets sont présentement vendus sur des sites spécialisés à une fraction du prix. «Un ami a trouvé deux billets sur le parterre à 300 $ chacun. Ils valent 600 $. Certaines personnes sont parties en peur en pensant que ce serait plein, croit M. Letendre. Ils se rendent bien compte que la vente n'est pas exceptionnelle, alors ils vendent à perte.»

Le président de l'UFC, Dana White, a lui-même admis la semaine dernière que le prix des billets pour le combat entre Georges St-Pierre et Carlos Condit était peut-être trop élevé. «Mais lorsqu'on compare Montréal à d'autres marchés, les ventes restent très fortes», assure Steve Keogh.