Oui, Lucian Bute doit bel et bien se préparer à effectuer la huitième défense de son titre, le 9 juillet en Roumanie. Oui, il doit y affronter Jean-Paul Mendy, un boxeur français qui n'a jamais perdu en 30 combats. Mais il y a un problème: tout le monde veut lui parler de Kelly Pavlik.

C'est peut-être à cause de Bob Arum, le promoteur de Pavlik, qui a fait savoir publiquement, mardi, que des discussions ont été amorcées afin d'opposer les deux boxeurs à l'automne. Jean Bédard, le président d'InterBox, a d'ailleurs confirmé ces discussions, en précisant mercredi que Bute et Pavlik vont probablement s'affronter le 5 novembre, au Centre Bell ou à Atlantic City.

Mais Bute, lui, doit se concentrer sur un boxeur français que l'on pense battu d'avance.

«Ce n'est pas facile, a reconnu le boxeur d'origine roumaine, mercredi à l'entraînement. C'est sûr. Mais dans ma tête, c'est Mendy. C'est à lui que je pense. Ce combat va en être un de championnat du monde. Dans un combat comme ça, si t'es pas concentré, un seul coup de poing peut changer le cours de ta carrière. Le combat suivant, c'est le travail du promoteur. Moi, pour le moment, c'est Mendy.»

Voilà donc où Bute en est rendu: sur le terrain des gros noms de la boxe, sur le tapis étoilé de ceux dont on parle. Son nom circule chez les décideurs du milieu, parmi les penseurs de la télé américaine, chez les analystes spécialisés des médias sportifs. En plus, des boxeurs vedettes comme Bernard Hopkins parlent ouvertement de vouloir l'affronter.

En clair, Lucian Bute est devenu une étoile du ring. Et ce rôle, il le campe sans problème.

«Pour moi, c'est un privilège que d'être nommé par un gars comme Bernard Hopkins. Ça montre que j'ai une certaine valeur. Ça montre que je suis rendu à un certain niveau. C'est valorisant, ça confirme mon statut. Ça me motive et ça me pousse à travailler encore plus fort.»

N'importe qui, n'importe quand

Bute répète toujours qu'il est prêt à affronter n'importe qui n'importe quand. Ça n'a pas changé. Si les négos aboutissent avec le clan Pavlik, ce sera tant mieux. Si ce n'est pas Pavlik, ce sera peut-être Glen Johnson, un vétéran de 42 ans qui a une fiche de 51-15-2.

Chez InterBox, on préfère toutefois Pavlik, 29 ans, qui était une vedette montante avant sa défaite contre Hopkins en 2008, et qui demeure très populaire aux États-Unis. «Pour augmenter la notoriété de Lucian aux États-Unis, passer par Pavlik, ce serait mieux que Glen Johnson», a soutenu Jean Bédard.

En attendant, ce sera Jean-Paul Mendy. Un boxeur de 37 ans, gaucher, que Bute a déjà vu de près aux Championnats mondiaux des amateurs, en 1999 à Houston.

«Nous n'étions pas dans la même catégorie de poids, mais je l'ai vu boxer. Je l'ai vu aussi sur vidéo. Il est dangereux. Coriace. Il accroche, il peut frapper avec sa tête... Ce ne sera pas facile parce qu'il va aller en Roumanie contre moi dans le rôle de négligé. Il va aller là-bas en sachant qu'il n'a rien à perdre.»

Ces combats sont parfois dangereux si le grand favori prend un peu les choses à la légère. Bute assure que ce ne sera pas le cas.

«C'est sûr qu'il va y avoir plus de pression sur moi, parce que ça va être spécial d'aller boxer en Roumanie. Mais je suis confiant. Je vais être bien préparé...»