«Ce qu'on va avoir, c'est deux de nos gars qui jouent presque leur carrière...»

Voilà un peu comment le promoteur Yvon Michel a résumé l'immense carte de boxe qui sera présentée ce soir, au Centre Bell.

Les deux gars en question sont des gars d'ici, que l'on connaît bien: Jean Pascal, qui affrontera Bernard Hopkins en grande finale, et Adrian Diaconu, qui bataillera contre Chad Dawson juste avant.

On connaît les gars, on connaît les enjeux aussi. Pour Pascal, c'est son titre des mi-lourds (175 livres) du WBC qui est sur la table, face à un Hopkins tenace, qui tentera, à 46 ans, de devenir le plus vieux champion de l'histoire de la boxe. Diaconu, lui, a besoin d'une victoire face à Dawson pour retrouver sa place au sein de l'élite. Dans le cas d'une mauvaise performance, on pourrait très bien ne plus le revoir dans un ring.

Yvon Michel a laissé savoir qu'environ 130 journalistes étrangers seront sur place pour l'événement, ce soir. Il faut dire que la semaine a été plutôt palpitante, même hier avec cette pesée dans une salle d'hôtel bondée, au centre-ville.

Hopkins a dû s'y prendre à deux fois pour atteindre la limite de poids, et les deux rivaux se sont longuement regardés dans les yeux. Même que Jean Pascal s'est permis de lancer quelques mots (des insultes, possiblement) au vétéran, qui n'a pas bronché. On a aussi remarqué que le boxeur québécois portait un t-shirt qui invitait son rival à subir un test sanguin.

Oui, on peut affirmer que la table est mise.

Les deux boxeurs ont préféré éviter les caméras hier, mais leurs associés ont parlé pour eux. À commencer par Richard Schaefer, le président de Golden Boy Promotions.

«On dirait toujours que Jean Pascal manque de carburant après le quatrième round, a-t-il lancé. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois comprendre que c'est toujours le cas. Il le sait lui aussi, c'est dans sa tête. Il ne pourra pas tenir le coup contre Bernard Hopkins.»

Marc Ramsay, l'entraîneur de Jean Pascal, a trouvé ça un peu drôle. Un peu. «Richard Schaefer, il a boxé combien de rounds dans sa vie? a-t-il demandé. On n'attache aucune importance à ce qu'il dit. Toutes ces affaires-là, les déclarations, ça compte pour environ 2% de notre préparation. Ce n'est pas important.»

Ce qui est important, c'est ce qui va se passer sur le ring, et à ce chapitre, le clan Pascal croit avoir trouvé une faille dans l'armure de Bernard Hopkins.

«Si Hopkins nous montre des faiblesses comme l'autre fois à Québec, tout est possible, a ajouté Marc Ramsay. Il a fait des erreurs techniques à Québec au mois de décembre, et ce n'est pas pour rien s'il s'est retrouvé au plancher. Je dirais qu'on a été trop conservateurs la dernière fois. On ne sera pas conservateurs cette fois-là, je vous le promets.»

Et si jamais Hopkins se sert de ses trucs de vétérans? Accrocher, retenir, et pourquoi pas, mordre l'oreille de son rival? Jean Pascal est prêt à tout, assure Ramsay. «Il a le feu vert s'il veut répliquer coup pour coup...»

Alors voilà. Diaconu devrait affronter Chad Dawson vers 22h, Pascal et Hopkins devraient se retrouver vers 23h. Que dire de plus?

«Simplement qu'on est en train d'assister à l'écriture d'un morceau de l'histoire de la boxe au pays», de répondre Yvon Michel.

La suite ce soir...