Pour George Foreman, cela ne fait aucun doute: si Bernard Hopkins veut sortir de Montréal victorieux le soir du 21 mai, il devra passer le K.-O. à Jean Pascal. Et l'ancien champion des poids lourds estime que Hopkins va y arriver.

Foreman, qui a été le plus vieux champion du monde de l'histoire de la boxe - il a été champion des lourds à 45 ans, en battant Michael Moorer en 1994 - sera un spectateur attentif à la carte du 21 mai au Centre Bell.

C'est ce soir-là que Hopkins, à 46 ans, tentera de devenir le champion le plus âgé de l'histoire de la boxe et de battre le record de Foreman, quand il va essayer de vaincre Pascal afin d'obtenir le titre des mi-lourds (175 livres) du WBC.

«Je croyais que ce record allait durer beaucoup plus longtemps, parce que devenir champion du monde à 45 ans, c'est phénoménal, a expliqué Foreman, hier, en conférence téléphonique. Bernard Hopkins est probablement le seul qui pourrait battre ce record. Je crois qu'il en est capable, sans aucun doute.»

L'ancien monarque des lourds s'est même permis une petite prédiction: selon lui, Hopkins va l'emporter par K.-O.

«Pour ce deuxième combat contre Pascal, Bernard va obtenir un K.-O, a prédit Foreman. Il a passé le K.-O. à Felix Trinidad, il est capable de battre n'importe qui. Il peut y arriver.»

La prédiction de Foreman est pour le moins audacieuse, puisque Hopkins n'a pas obtenu le K.-O. une seule fois depuis... 2004! Le boxeur originaire de Philadelphie a conclu ses 10 derniers combats en laissant son sort entre les mains des juges.

«Mon dernier K.-O. remonte à ce combat contre Oscar de la Hoya. J'adorerais obtenir une victoire par mise hors de combat, cela viendrait mettre un terme à ma mauvaise séquence», a fait savoir Hopkins lors de la conférence téléphonique d'hier.

George Foreman, lui, estime que celui que l'on surnomme B-Hop n'a pas le choix de toute façon: il doit viser le K.-O., parce qu'il lui sera très difficile d'obtenir une décision en territoire hostile.

«Ces combats, généralement, ne se gagnent pas par décision, a expliqué Foreman. On doit les remporter par K.-O. Bernard n'a pas le choix. Jean Pascal est un excellent boxeur, et il est mieux outillé pour aller chercher une décision. Je dis ça parce qu'il sera à la maison, et qu'il aura la foule derrière lui. La foule donne toujours un peu plus de force, de courage et de vitesse. Et dans une telle situation, chaque coup porté permet de marquer un point aux yeux des juges.

«Mais Bernard est un boxeur qui pense. Je l'ai remarqué lors de son combat contre Trinidad. Il calcule les dimensions du ring dans sa tête, et il n'a pas besoin de se faire dire quoi faire par ses hommes de coin, parce qu'il sait toujours ce qu'il doit faire.»

Du reste, cette conférence téléphonique nous a permis de constater que Hopkins n'a toujours pas digéré les accusations de Pascal à son endroit. Le boxeur québécois, rappelons-le, avait profité d'une conférence de presse pour le moins agitée, en mars, afin d'inviter son rival américain à dire oui à un test antidopage.

La demande avait été mal reçue par Hopkins, qui avait par la suite bousculé Pascal.

Presque deux mois plus tard, l'Américain n'a toujours pas oublié cette affaire.

«Il y a des répercussions quand on dit certaines choses... On est tous responsables de ce qu'on dit. Je vais m'arranger pour lui faire payer ça physiquement, et d'autres personnes vont se charger de l'autre aspect», a conclu Hopkins, en laissant entendre que cette histoire pourrait se retrouver devant les tribunaux.

«Il a lancé des accusations qui pourraient lui coûter beaucoup d'argent», a ajouté Hopkins.

La suite très bientôt...