Vers 22h30 demain soir au Centre Bell, tout juste avant la grande finale entre Jesse Brinkley et Lucian Bute, deux boxeurs vont monter dans l'arène avec une pression énorme sur les épaules: gagner... sans quoi ce sera sans doute la retraite.

Ces deux boxeurs se nomment Adrian Diaconu et Omar Sheika. On connaît bien le premier, Montréalais d'adoption, qui va tenter de relancer sa carrière après deux défaites face à Jean Pascal. Le deuxième? Les fans de boxe du Québec se souviennent peut-être de lui. Il avait vaincu Stéphane Ouellet en 2001 à Las Vegas, avant d'affronter Éric Lucas au Centre Bell l'année suivante.

Sheika (30-9, 21 K.-O.), lui, n'a rien oublié de cette visite en sol montréalais il y a huit ans. Il y avait perdu une décision en 12 rounds, après avoir boxé pendant la majorité du combat malgré une fracture à la main droite.

Selon Sheika, c'est d'ailleurs cette fracture qui l'a empêché d'atteindre les sommets.

«Des fois, nous les boxeurs, nous faisons des trucs stupides, et j'ai choisi de continuer à boxer malgré cette blessure, a-t-il expliqué hier. J'aurais dû prendre une pause, mais j'ai refusé. Alors, j'ai finalement été opéré en 2007, et j'ai dû arrêter pendant un an et demi.»

C'est au retour de cette pause que Sheika a subi sa dernière défaite: un K.-O. face à Roy Jones, en 2009. Depuis, le boxeur de 33 ans a récolté trois victoires contre des adversaires de deuxième ordre. Face à Diaconu, il va tenter de retrouver le chemin du succès.

«Je suis un boxeur différent depuis ce combat, ici, contre Lucas... Je suis plus mature. Si je n'avais pas eu cette fracture, je suis sûr que le résultat contre Lucas aurait pu être différent. Mais je suis ici pour me racheter. Ça passe ou ça casse pour moi.»

On pourrait dire la même chose de Diaconu (26-2, 15 K.-O.), qui cherche à retrouver son aplomb depuis ses deux derniers combats, des défaites contre Jean Pascal. Diaconu jouera gros demain soir: une bonne performance, et les dirigeants du réseau américain HBO vont l'inclure dans une immense carte qu'ils entendent présenter en mars, une carte qui va comprendre Lucian Bute en grande finale. L'adversaire de Bute dans ce scénario reste à confirmer, mais ce ne sera assurément pas Jean Pascal.

Dans le cas de Diaconu, une victoire contre Omar Sheika pourrait le conduire à un affrontement en mars contre Tavoris Cloud, un Américain de 28 ans qui est invaincu en 21 combats. Et si jamais Diaconu devait subir la défaite demain soir? Jean Bédard, le grand patron d'InterBox, préfère ne pas y penser pour le moment.

«Je ne suis pas sûr qu'Adrian pourrait s'en remettre, a répondu Bédard. Il a eu du mal à se remettre des deux défaites contre Jean Pascal. C'est la chance de sa vie. Adrian sait qu'il doit impressionner les gens de HBO. Il doit leur montrer qu'il est affamé.»