Pour Lucian Bute, le combat de samedi soir face à Edison Miranda au Centre Bell pourrait ouvrir de grandes portes. De très grandes portes.

C'est du moins l'opinion de Luis Barragan. M.Barragan est directeur de la programmation pour le réseau américain HBO, qui va diffuser l'événement de samedi soir en direct. Pour lui, il ne fait aucun doute qu'une victoire de Bute lui permettrait de passer dans l'univers lucratif des stars de la boxe.

«Ce combat contre Miranda n'est pas un combat charnière, a prétendu Luis Barragan hier à Montréal, après la première conférence de presse mettant en vedette les deux boxeurs. Par contre, ce combat sera pour Bute l'occasion de montrer s'il a du coeur au ventre, parce qu'il va faire face à un gros cogneur. Librado Andrade, son dernier adversaire, n'est pas un cogneur comme Miranda.»

Si jamais Bute défend avec succès son titre des super-moyens (168 livres) de l'IBF, la suite pourrait s'avérer fort intéressante pour lui. Le dirigeant de HBO ne s'en cache pas: ce qu'il souhaite vraiment, c'est un affrontement entre Bute et Kelly Pavlik, le monarque des 160 livres. Pavlik va affronter Sergio Gabriel Martinez samedi soir à Atlantic City, après le choc Bute-Miranda. «De toute évidence, à HBO, nous sommes des fans de Bute, a admis M.Barragan. Nous croyons qu'il a tous les atouts. Comme tout le monde, j'ai pris connaissance de cette rumeur qui évoquait un combat Bute-Pavlik au Cowboys Stadium, au Texas... Est-ce qu'il s'agit d'un combat qu'on aimerait présenter? Absolument. Ce serait un événement. C'est aux deux promoteurs, Top Rank et InterBox, de s'entendre. Mais pour le moment, on ne peut que penser au combat de samedi soir.»

Dans les faits, le dirigeant de HBO ne voit pas Bute et Pavlik sur le ring du Cowboys Stadium, mais plutôt sur un ring d'Atlantic City. Pour des raisons géographiques. «Pavlik est de Youngstown en Ohio, Bute de Montréal, de poursuivre Luis Barragan. Je crois comprendre que les deux villes sont à environ cinq heures de route d'Atlantic City. Ça a du sens. Ce qui est certain, c'est que Bute devra se battre aux États-Unis pour que sa carrière puisse continuer à progresser.»

En attendant, il y a la carte de samedi soir, et Edison Miranda qui se dresse sur le chemin. Miranda (33-4-0, 29 K.-O.) a étonné un peu tout le monde lors de la conférence de presse d'hier, en évoquant la fin du monde pour 2012, et en se lançant dans un long discours échevelé qui ne finissait plus.

Malgré tout, le boxeur colombien a trouvé le moyen de parler un peu de Lucian Bute (25-0-0, 20 K.-O.). «Un gars que je respecte, a reconnu Miranda. Il a travaillé très fort, et je sais que le combat de samedi soir va être une guerre.»

Bute, lui, ne semblait pas trop énervé par son adversaire. «Il parle beaucoup, a admis le champion. Mais je suis prêt. J'ai passé deux mois en Floride pour m'entraîner cinq heures par jour. Je ne suis pas nerveux parce que je sais que je suis prêt.»

InterBox a laissé savoir qu'environ 13 000 billets ont été vendus pour la carte de samedi.