Les compliments ont toujours plus de poids lorsqu’ils viennent de l’extérieur.

Si Martin St-Louis avait osé comparer Nick Suzuki à Aleksander Barkov, plusieurs auraient sans doute réagi avec dérision.

Mais dans ce cas-ci, les fleurs proviennent de l’entraîneur de Barkov, Paul Maurice. « Il a beaucoup de Barkov en lui, a lancé l’entraîneur en chef des Panthers aux journalistes montréalais, jeudi. Il est honnête et coriace. Il se charge des mises en jeu, il est très hargneux dans ses batailles pour la rondelle et il trouve les moindres brèches. Barkov est ce même type de joueur qui, à la fin de la saison, aura probablement sacrifié des points pour miser sur l’efficacité. »

Barkov, 28 ans, deuxième choix au total de la LNH en 2013 derrière Nathan MacKinnon, est l’un des bons centres de la Ligue nationale de hockey depuis plusieurs saisons. Il amasse en moyenne 75 points par année depuis sa troisième saison, mais dépasse le point par match depuis six ans. Il a remporté le trophée Selke remis à l’attaquant défensif par excellence en 2021.

Suzuki en a profité pour s’offrir en spectacle sous les yeux de Paul Maurice quelques heures plus tard. Il a ajouté trois points à sa fiche, pour porter son total à 59 points en 60 rencontres, un rythme de 81 points sur une saison de 82 matchs.

Barkov a mis du temps à exploser offensivement. Il a dépassé la marque des 60 points à sa quatrième saison seulement, à l’aube de ses 23 ans. Il a néanmoins atteint la Ligue nationale à 18 ans seulement. Mais il jouait avec un ailier de premier plan, Jonathan Huberdeau.

Suzuki avait 22 ans lorsqu’il a obtenu sa première saison de plus de 60 points, en 2021-2022. Il est passé à 66 l’an dernier, sans ailiers réguliers en raison des blessures. Il jouait principalement avec Rafaël Harvey-Pinard en deuxième moitié de saison l’an dernier et, tantôt Mike Hoffman, tantôt Denis Gurianov, tantôt Joel Armia, rappelons-le.

Parce que Montréal a si peu été gâté en centres de premier plan depuis le départ de Pierre Turgeon et Vincent Damphousse il y a plus d’un quart de siècle, on ne semble pas s’autoriser à s’emballer dans le cas de Suzuki, du moins jusqu’à tout récemment.

Plusieurs ne lui reconnaissaient même pas l’étiquette de centre numéro un il y a quelques mois à peine. On rêvait à Shane Wright lors du repêchage de 2022, en se disant qu’il lui serait supérieur dès sa première saison, ou encore, cet automne, on espérait un retour en force de Kirby Dach l’an prochain pour occuper le poste de centre du premier trio.

Avec 22 points, dont 12 buts, à ses 12 dernières rencontres, Suzuki occupe le 31e rang des compteurs de la LNH, à seulement cinq points de Brayden Point et du 17e rang. En février, seul Auston Matthews a marqué plus souvent.

Le confrère Tony Marinaro a comptabilisé les points obtenus par les joueurs de centre de la Ligue nationale cette saison. Seulement dix ont amassé plus de points que lui : Nathan MacKinnon, Connor McDavid, J. T. Miller, Auston Matthews, Elias Pettersson, Leon Draisaitl, Robert Thomas, Brayden Point, Sidney Crosby et Sebastian Aho.

Ne boudez pas votre plaisir. Vous avez un centre de premier plan à Montréal. Et il a seulement 24 ans. Même Paul Maurice vous le confirme…

Elias Pettersson signera-t-il ?

PHOTO BOB FRID, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Elias Pettersson

Le dossier Elias Pettersson occupe toute la place à Vancouver. Pettersson est en voie de réussir une deuxième saison consécutive de plus de 100 points. Il deviendra joueur autonome (avec compensation) à la fin de la saison, mais refusait de signer une prolongation de contrat avant la fin de la saison actuelle.

Les Hurricanes de la Caroline auraient fait une offre pour ses services cette semaine, rapporte le confrère Elliotte Friedman. Les noms de Martin Necas et Jesperi Kotkaniemi auraient été avancés, selon d’autres collègues nord-américains, mais il est permis de douter de cette rumeur. Les Canucks seraient perdants dans toute transaction n’impliquant pas au moins Sebastian Aho et Andrei Svechnikov.

Mais ces rumeurs ont peut-être fait bouger les choses puisque des négos seraient en cours pour faire signer un contrat à long terme à Pettersson. On évoque un salaire annuel de 11 millions. Les Canucks ne peuvent pas se permettre de perdre un centre de 25 ans aussi productif.

Il est temps que le dossier ne se règle, car Pettersson a obtenu seulement trois points à ses sept derniers matchs. Vancouver a remporté une seule de ces rencontres, mais occupe encore confortablement le premier rang de la section Pacifique.