Les Coyotes de l’Arizona viennent de perdre dix matchs de suite et il s’en trouve pour demander la tête de l’entraîneur André Tourigny.

« Son poste n’est évidemment pas en danger, c’est une question idiote, a répondu le directeur général Bill Armstrong il y a quelques jours à un collègue de l’Arizona. Je ne veux même plus répondre à cette question. »

Les reconstructions ne plaisent pas à tout le monde. Mais quand une équipe en annonce une, il ne faut pas s’attendre à des résultats favorables au classement.

À compter de son arrivée chez les Coyotes, en septembre 2020, Armstrong a échangé Jakob Chychrun, Oliver Ekman-Larsson, Conor Garland, Christian Dvorak, Christian Fischer, Adin Hill et Darcy Kuemper pour des espoirs ou des choix au repêchage.

De la formation de 2020-2021 – la saison précédant l’arrivée de Tourigny – ne reste que… Clayton Keller, Nick Schmaltz et Lawson Crouse. On a aussi accepté des joueurs en fin de parcours, improductifs et surpayés, pour amasser d’autres choix.

Ainsi, les Coyotes ont repêché six fois au premier tour lors des trois dernières cuvées, donc cinq fois dans le top 12, et 18 fois parmi les trois premiers tours. Combien de joueurs parmi ces 18 aident Tourigny à remporter des matchs ? Seulement trois, Logan Cooley, Dylan Guenther et J. J. Moser. Et encore, Cooley, 19 ans seulement, doit parfois se faire rétrograder au sein d’un quatrième trio parce que son jeu n’est pas achevé, et Guenther, 20 ans, malgré une production intéressante, a encore beaucoup à apprendre.

En l’absence de Barrett Hayton, Tourigny a même dû utiliser Jack McBain, 26 points l’an dernier, au centre du premier trio pendant un moment cet hiver. Nick Bjugstad, 31 ans, dont la dernière saison de 30 points ou plus remonte à 2018, est au centre du deuxième trio. Il devrait franchir cette marque d’ici quelques matchs.

En défense, le top 4 comprend aussi Matt Dumba, un joueur dont la carrière périclite depuis quelques années, et Troy Stecher, remplacé en ce moment par un certain Michael Kesselring. En bref, André Tourigny se débrouille avec les moyens du bord, en attendant les Simashev, But, Geekie, Lamoureux et le prochain choix dans le top 5 en 2024.

Tourigny et les Coyotes sont un peu victimes de leurs succès. Il faut utiliser l’expression succès avec doigté ici, mais à tout le moins ont-ils dépassé les attentes depuis l’an dernier.

On leur a destiné la cave du classement en 2022-2023. Ils ont donné l’illusion de lutter pour une place en séries pendant une partie de l’hiver et terminé au 27e rang du classement général, devant le Canadien, les Sharks, les Blackhawks, les Blue Jackets et les Ducks.

Au lieu de mettre la main sur Connor Bedard, Adam Fantilli ou Leo Carlsson, ils se sont rabattus sur le défenseur russe Simashev, leur prix de consolation après David Reinbacher, choisi un rang plus haut par le CH.

Avant de s’écraser, en janvier, ils occupaient le dernier rang donnant accès aux séries éliminatoires avec une fiche de 19-14-2, le 15e rang au classement général.

Les fans et les médias ont cru à tort qu’ils avaient un club aspirant aux séries. Depuis, ils ont dégringolé au 27e rang, à dix points d’une place en éliminatoires.

« Les gens oublient que nous sommes toujours dans le processus malgré nos succès (en début de saison), a rappelé Armstrong. Mais regardez contre qui nous avons perdu. Ce ne sont pas de mauvaises équipes. Ce sont des clubs de tête. Mais ce sont des défaites dont nous avons appris. Nous sommes à ce stade du processus. »

Bill Armstrong a évoqué une reconstruction de huit ans, peut-être même douze, avant de remporter une Coupe Stanley. En août, il a offert une prolongation de contrat de trois ans à son entraîneur, dont il restait encore une année à l’entente actuelle. Le Québécois est donc sous contrat jusqu’en 2027.

D’une part, les fans sont justifiés de détester le plan des Coyotes, au prix où coûtent les billets. Mais l’entraîneur n’en est pas responsable. D’autre part, on comprend Armstrong d’en avoir déjà marre de répondre aux questions sur la sécurité d’emploi de son homme, à ce stade-ci du processus.

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PHOTO LM OTERO, ASSOCIATED PRESS

Connor McDavid

Après avoir obtenu seulement dix points à ses onze premiers matchs, Connor McDavid en a amassé 73 à ses 39 dernières rencontres, pour une moyenne de 1,87 point par match. Avec douze points à ses quatre dernières parties, il s’approche à onze de Nikita Kucherov et du sommet, et à huit de Nathan MacKinnon. Il a disputé six matchs de moins que ses deux rivaux. Qui osera parier contre lui ?