Martin St-Louis a longuement disserté, depuis deux jours, sur la « fine ligne » avec laquelle composent les joueurs qui déploient autant d’intensité que Brendan Gallagher. Cette ligne, l’attaquant l’a traversée, jeudi, contre les Islanders de New York.

Le département de la sécurité des joueurs de la LNH a imposé une suspension de cinq matchs à l’ailier de 31 ans, vendredi. Il s’agit de la première suspension de sa carrière de plus de 700 matchs.

En troisième période, Gallagher a écopé d’une punition majeure après avoir asséné un coup de coude à la tête d’Adam Pelech. Le défenseur venait de franchir sa ligne bleue et de se débarrasser de la rondelle lorsque l’impact a eu lieu. Pelech, qui n’a jamais vu arriver son assaillant, est resté un long moment sur le sol et a quitté la rencontre. Gallagher, lui, a été expulsé sur-le-champ et son équipe a dû se défendre à court d’un homme pendant cinq minutes.

Dans une vidéo publiée sur le site de la LNH, Stéphane Quintal, vice-président du département de la sécurité des joueurs, explique en français la décision qui a été rendue.

Voyez l’explication de la suspension de Brendan Gallagher

« Gallagher a choisi de prendre un angle d’approche qui le dirige vers l’avant du corps de Pelech, dit-il. Réalisant qu’il pourrait rater sa mise en échec, et dans le but d’entrer en contact avec Pelech, Gallagher soulève son coude et s’étire vers le haut, visant la tête avec force. »

« Si Gallagher désire appliquer cette mise en échec, poursuit Quintal, il se doit de rester bas et d’adopter un angle de frappe qui va heurter l’épaule et le tronc de Pelech plutôt que [l’angle] qui a fait de la tête le point de contact principal du contact. »

Pour justifier la suspension, la ligue retient qu’il s’agit d’un coup à la tête, que le contact était évitable et que Pelech a été blessé sur le jeu.

On nuance toutefois en soulignant les antécédents disciplinaires quasi vierges de Gallagher – une seule amende depuis son arrivée sur le circuit. On ne sait pas, pour le moment, si l’ailier du Canadien interjettera appel de cette sanction.

L’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis, n’a pas désiré commenter la situation, vendredi matin, alors que le jugement n’avait pas encore été annoncé.

Puisque le match que disputera le Tricolore ce samedi à Pittsburgh sera son dernier avant de profiter d’une semaine de congé, Gallagher ne rejouera donc pas avant le 15 février contre les Rangers de New York.

Il s’agit de la troisième suspension imposée cette saison à la suite d’un coup à la tête. Connor Clifton, des Sabres de Buffalo, a dû rater deux matchs après avoir frappé Nico Hischier, des Devils du New Jersey. Puis Charlie McAvoy, des Bruins de Boston, est allé réfléchir dans les gradins pendant quatre rencontres en raison d’une charge dont Oliver Ekman-Larsson, des Panthers de la Floride, était la cible.

Dans le cas de McAvoy, la justification était essentiellement la même que pour Gallagher, mais on avait aussi fait valoir que le défenseur s’était déjà vu imposer une suspension pour des infractions similaires par le passé. McAvoy avait porté la décision en appel, mais le commissaire de la ligue, Gary Bettman, a confirmé le jugement initial.

Voyez l’explication de la suspension de Charlie McAvoy

Cette suspension est par ailleurs la plus sévère imposée à un joueur du Canadien depuis que Max Domi a lui aussi été sanctionné pour cinq matchs en 2018. Pendant un match présaison, Domi avait asséné un coup de poing au visage d’Aaron Ekblad, des Panthers de la Floride, alors que celui-ci refusait d’engager le combat. Il avait été exclu du reste du calendrier préparatoire, ce qui avait représenté cinq rencontres.

En avril 2013, Ryan White avait également dû purger une peine de cinq joutes en raison d’un coup à la tête. Sa victime avait alors été Kent Huskins, des Flyers de Philadelphie.

Trois en sept pour Allen

PHOTO DAVID KIROUAC, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Jake Allen

La cadence des départs accordés à Jake Allen a considérablement diminué au cours des dernières semaines. En 20 matchs du CH disputés depuis le 13 décembre, le vétéran n’a été envoyé devant le filet que 5 fois. À Pittsburgh, ce samedi, Allen obtiendra toutefois un 3e départ en 7 matchs. À ses deux plus récentes sorties, il a été un élément clé de la victoire de 4-3 de son club contre l’Avalanche du Colorado, mais il a connu une vilaine soirée dans une défaite de 4-1 contre les Sénateurs d’Ottawa. Si l’on se fie aux tendances des dernières semaines, on aurait cru que Samuel Montembeault obtiendrait encore le départ après avoir été splendide jeudi, ou encore à ce qu’on désigne Cayden Primeau. Tente-t-on de donner du temps de glace à Allen dans le but de convaincre une autre équipe de l’acquérir ? Peut-être que oui, peut-être que non.

Newhook sur patins

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Alex Newhook

Pour la deuxième fois en deux jours, Alex Newhook a patiné avant l’entraînement de ses coéquipiers, vendredi. C’était toutefois la première fois qu’il le faisait en équipement complet. Il a travaillé pendant environ une demi-heure avec Adam Nicholas, directeur du développement hockey, qui ne l’a pas ménagé. Après que Newhook eut subi une entorse à la cheville, le 30 novembre dernier, l’organisation a fait savoir qu’il raterait de 10 à 12 semaines d’activité. Si cet échéancier est respecté, il renouerait avec l’action vers la mi-février. Sinon, Jake Evans, David Savard et Sean Monahan ont tous raté l’entraînement de vendredi afin de subir des « traitements ». C’est la deuxième fois de suite que Savard saute son tour, et la troisième fois en dix jours dans le cas de Monahan.

Mea culpa de Xhekaj

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Arber Xhekaj et Mathew Barzal

Après avoir écopé de deux punitions jeudi contre les Islanders de New York, Arber Xhekaj a pris le temps de parler à l’entraîneur-chef Martin St-Louis et à l’entraîneur des défenseurs Stéphane Robidas avant le début de l’entraînement de vendredi. Xhekaj a expliqué qu’il voulait s’excuser pour son indiscipline de la veille. « Il n’y avait aucune raison d’écoper de telles punitions, a-t-il dit. Nous menions 3-0 et nous contrôlions le match. Je voulais crever l’abcès avec les entraîneurs. Je sais qu’ils étaient fâchés et ils avaient raison. Je tenais à rappeler à Martin que j’ai cette équipe à cœur. » De son côté, St-Louis n’a pas voulu être trop dur avec son défenseur, du moins devant les caméras. S’il a noté que Xhekaj, comme tous les joueurs de l’équipe, devait être conscient de la situation dans le match quand il pose certains gestes, St-Louis a aussi rappelé l’importance de ne pas dénaturer un joueur. « Il est un joueur qui jouera toujours à la limite, mais vous ne voulez pas lui enlever ça, a dit St-Louis. Ça me fait penser à un joueur comme [Joel] Armia. Il prend des punitions pour des gestes avec son bâton, mais combien de fois gagne-t-il la rondelle ? Il faut faire attention de ne pas menotter leurs atouts. »

La Presse Canadienne