(Boston) On peut probablement mettre aux poubelles cette théorie selon laquelle le Canadien joue à la hauteur de ses adversaires.

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Parce que samedi soir à Boston, le Canadien n’a pas exactement été à la hauteur, en donnant la rondelle comme tant de cadeaux dans sa zone, en offrant du jeu trop mou le long des bandes, et en permettant aux locaux de faire un peu ce qu’ils voulaient autour de Samuel Montembeault, qui a fini par se faire sortir de là après le huitième but.

Marque finale, après tout ça : Bruins 9, Canadien 4. Oui, ce fut aussi pire que ça.

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Danton Heinen célèbre son but.

« C’est inacceptable, a soupiré le défenseur David Savard. On ne peut pas laisser nos gardiens dans de telles situations. »

Pour le Canadien, ce fut si humiliant qu’en fin de soirée, les partisans ici se sont mis à entonner des Ôlé ôlé ôlé sarcastiques dans la place. Un peu plus tard, ils se sont mis à hurler « on en veut 10, on en veut 10 ! ».

Oui, il était temps que ça finisse.

« C’est difficile de trouver les mots après la troisième période qu’on a eue, a expliqué Mike Matheson. Les deux premières périodes, c’était pas parfait, mais on était encore dans le match, on bataillait. Ensuite, il fallait trouver une façon d’attaquer et d’avoir une réponse, et on n’en avait pas. »

Du même souffle, le défenseur a admis que le club avait un peu le moral dans les talons lors de cette affreuse troisième période. « On avait des réponses en première et en deuxième, mais pas en troisième. Il faut leur rendre hommage, de la façon dont ils jouent… Il y a une raison pourquoi ils sont là où ils sont au classement. »

On peut retenir bien des choses de ce samedi soir à Boston, mais on retient d’abord le nombre de buts accordés. Neuf buts, c’est le plus haut total de buts accordés par le Canadien cette saison, le plus haut total depuis le match du 16 mars dernier face aux Panthers de la Floride.

En guise de comparaison, notons que les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, qui ne sont plus très bons et qui jouent pas loin d’ici, ont connu six matchs cette saison où ils ont marqué moins de points que les Bruins samedi soir. On ne sait pas si c’est plus gênant pour les Patriots ou pour le Canadien.

Bref, on aura tous compris qu’on ne bat pas les Bruins en accordant autant de buts.

« Il n’y a pas beaucoup de positif qu’on peut retenir d’un match comme celui-là, a noté Montembeault, qui s’est présenté avec panache pour répondre aux questions après la rencontre. Il faut tout effacer et oublier ça. Je vais mettre ça aux poubelles… »

Ensuite, Martin St-Louis a tenu à dire que les deux premières périodes avaient été bonnes, et David Savard a dit la même chose, mais c’est justement ça, le bout compliqué : un match, c’est trois périodes, pas deux. Le Canadien a accordé quatre buts en troisième période.

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But de Joel Armia

Il y a de ces soirs où le Canadien a l’air bien loin du sommet. Samedi soir fut l’un de ces soirs.

En hausse

Sean Monahan

De loin le meilleur du club avec trois points.

En baisse

Jayden Struble

Une soirée très difficile pour le jeune défenseur.

Le chiffre

3

Le nombre de points pour Sean Monahan, et à ce rythme, le vétéran pourrait rapporter gros au Canadien sur le marché des transactions.

Dans le détail

Encore Caufield

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But de Cole Caufield

Est-ce que Cole Caufield est un joueur « de séquence », comme on aime le dire entre experts chevronnés du milieu ? En tout cas, la question se pose, et la réponse est peut-être oui, parce que l’attaquant du Canadien est en train de vivre des moments exaltants. Ainsi, son but en avantage numérique lors de la première période de samedi soir était son cinquième lors des cinq derniers matchs de l’équipe. En tout, ça lui en fait 16 pour la saison.

Deux buts en avantage numérique

En plus de Caufield, Mike Matheson a lui aussi réussi un but en avantage numérique lors du match de samedi soir, en deuxième période dans son cas. Si on calcule bien, ça donne un match de deux buts en avantage numérique pour le Canadien. Une rareté ? Pas tellement, récemment, puisque c’est la deuxième fois en quatre matchs que le club montréalais s’offre une soirée de deux buts avec un avantage d’un joueur, cet exploit ayant aussi été réussi lors du match de lundi dernier au Centre Bell, face à l’Avalanche du Colorado.

Une célébration parce qu’il faut bien célébrer

Les Bruins soulignent cette saison leurs 100 ans d’existence, et toutes les raisons sont bonnes pour célébrer quelque chose. En ce samedi soir très froid à Boston, les Bruins ont fait débarquer une douzaine de membre de l’édition 1987-88 du club, qui n’avait rien gagné mais avait atteint la finale contre les Oilers d’Edmonton. Pourquoi, donc, célébrer le club de 1987-88 ? Parce que ces Bruins avaient (enfin) éliminé le Canadien ce printemps-là, une première victoire en séries en 45 ans face au club montréalais. On a donc montré des images de cette série sur l’écran géant, mais on a oublié le coup de hache de Michael Thelven à l’endroit de Stéphane Richer, un geste qui avait sorti de la série le joueur du Canadien.