(Göteborg) Alan Letang était sur le bout de son siège en tant qu’entraîneur adjoint sur la galerie de presse.

La finale du Championnat mondial de hockey junior de l’an dernier a vu le Canada mener la Tchéquie 2-0 en milieu de troisième période à Halifax, avant que deux buts ne surprennent les hôtes.

Les Canadiens se sont remis à zéro, ils ont gardé leur sang-froid et ils ont marqué en prolongation pour remporter une deuxième médaille d’or consécutive.

Maintenant entraîneur-chef, Letang sait à quel point cette équipe est passée à un cheveu de se contenter de la médaille d’argent.

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L’entraîneur de la formation canadienne, Alan Letang

« Nous nous souvenons du bon côté, a déclaré l’entraîneur-chef du Canada, lundi après-midi. Ils se souviennent de leur déception. »

L’enjeu ne sera pas aussi élevé lorsque les deux pays s’affronteront, mardi, en quarts de finale du tournoi, mais les mêmes principes qui ont permis au Canada de sortir vainqueur il y a environ 12 mois s’appliquent toujours.

« Les petites erreurs, les petits détails ont été amplifiés, a dit Letang. Des petites choses qui font la différence. Je suis sûr que (les Tchèques) s’en souviennent. »

Le Canada a pris le deuxième rang du Groupe A lors du tournoi actuel.

La puissance du hockey – moins sept joueurs chez les professionnels ou non disponibles en raison d’une blessure ou d’une maladie – a terminé la ronde préliminaire avec une victoire peu convaincante de 6-3 contre l’Allemagne, dimanche. Les deux équipes étaient pourtant à égalité 3-3 avec 12 minutes à jouer au temps réglementaire.

« Il faut persévérer, a insisté le capitaine du Canada, Fraser Minten, à propos de l’état d’esprit après deux périodes frustrantes. Nous allions l’emporter si nous maintenions notre élan. »

« Nous avons grandi, a ajouté le défenseur Maveric Lamoureux. Nous savons quel genre d’équipe nous sommes. »

Letang sait également ce que les Tchèques, qui ont six joueurs de retour de l’an dernier et qui ont poussé les États-Unis à une séance de tirs de barrage lors de la ronde préliminaire, apporteront mardi.

« Ça semble difficile, mais ce n’est même pas encore commencé », a-t-il souligné.

L’entraîneur-chef de la Tchéquie, Patrik Augusta, qui ne faisait pas partie du personnel l’année dernière, s’appuiera sur ses vétérans.

« Ils pouvaient la sentir, a-t-il mentionné à propos de la médaille d’or en 2023. Je suis sûr que ç’a fait mal. »

Les autres quarts de finale mettront en vedette les États-Unis et la Lettonie, la Suède et la Suisse ainsi que la Slovaquie et la Finlande.

Le Canada devrait savoir au moment où les joueurs descendront de l’autobus mardi si Matt Savoie portera l’uniforme ou non.

Lundi, l’ailier a patiné pour une première fois depuis qu’il a subi une blessure au bas du corps, vendredi.

Savoie était sur la glace en compagnie de Conor Geekie, expulsé après 11 secondes de jeu dimanche pour une mise en échec illégale à la tête, et Jagger Firkus, un attaquant tout juste rappelé en provenance des Warriors de Moose Jaw, de la Ligue de l’Ouest.

« Il avait l’air bien, il bougeait très bien, a noté Letang à propos de Savoie. Nous verrons. »

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Conor Geekie (28) a été expulsé du match contre l’Allemagne pour une mise en échec illégale.

Le Canada a reçu de bonnes nouvelles lorsque le comité disciplinaire de la Fédération internationale de hockey sur glace a annoncé que Geekie ne serait pas suspendu, après que le grand attaquant eut écopé une pénalité majeure et une inconduite de partie pour une mise en échec illégale à la tête à sa première présence contre les Allemands.

Macklin Celebrini, le centre de 17 ans qui devrait être sélectionné au premier rang du prochain repêchage de la LNH, a sauvé le Canada en marquant deux buts et en entraînant une pénalité qui a mené au but vainqueur.

« Il est vraiment compétitif, a exprimé Minten. Il a les habiletés, mais lors de chaque présence, il est motivé à faire bouger les choses. Ses mains bougent aussi vite que ses pieds et son cerveau. »

Augusta a été impressionné par Celebrini, qui est à égalité avec trois autres joueurs pour le deuxième rang des meilleurs pointeurs du tournoi.

« Il est agile, a fait valoir l’entraîneur-chef de la Tchéquie. Il peut te battre à un contre un en un éclair, mais nous devons être prêts à affronter chaque joueur. »

L’un de ces joueurs de l’équipe canadienne est le défenseur Oliver Bonk, le fils de l’ancien joueur de la LNH d’origine tchèque Radek Bonk. Le jeune Bonk est né à Ottawa, mais a passé une partie de son enfance dans le pays natal de son père.

« C’était toujours amusant à regarder, a déclaré Oliver Bonk à propos des matchs Canada-Tchéquie. Il y avait de la division dans la famille, mais pour l’instant, c’est tout simplement le Canada à part entière. »

Radek Bonk était présent à une réception de Hockey Canada le jour de l’An, au cours de laquelle les joueurs ont présenté leurs parents à l’équipe.

« Il était excité, a raconté Minten avec un sourire. Il disait : '' Tu ferais mieux de gagner sinon nous ne pourrons jamais rentrer à la maison.'' »

Le Canada s’attend à un adversaire coriace et compétitif, mardi. Un quart de l’équipe tchèque a ressenti l’amère déception de l’an dernier.

« Ils seront affamés, a laissé entendre Letang. Si tu as l’occasion de revenir, tu te souviens à quel point c’est difficile et tout ce que ça demande. Nous tentons de transmettre ça à nos joueurs. »