Personne ne prédira une conquête de la Coupe Stanley à une équipe simplement parce qu’elle amorce sa saison avec quatre victoires et quatre défaites. Or, les Coyotes de l’Arizona partent de tellement loin que chacun de leurs succès mérite qu’on le mentionne. Cinq choses à savoir sur le prochain adversaire du Canadien.

En territoire inédit

Une fiche de ,500. La 10e place au chapitre des buts marqués, et la 7e à celui des buts accordés. Septième taux d’efficacité en avantage numérique. L’échantillon est bien sûr mince – seulement huit matchs, sans compter celui disputé tard mercredi à Anaheim. Les Coyotes, toutefois, ressemblent drôlement à une équipe de hockey, depuis le début de la saison. Ne videz pas pour autant vos REER pour parier sur leurs chances de les voir en séries éliminatoires : une projection mise à jour mercredi par le site The Athletic leur prédit 81 points, au 24e rang du classement général. Si cela s’avérait, il s’agirait tout de même d’une nette amélioration après des récoltes de 57 et 70 points.

Durzi à la rescousse

Ça n’a certainement pas été un gros sujet de conversation lors des barbecues de la Saint-Jean, mais l’échange qui a fait passer Sean Durzi des Kings de Los Angeles aux Coyotes, le 24 juin dernier, a déjà un impact majeur en Arizona. Durzi, aujourd’hui âgé de 25 ans, venait d’établir un sommet personnel avec 38 points dans la ville des anges, mais les Kings voulaient créer de l’espace sous leur plafond salarial. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les Yotes en ont pour leur argent jusqu’ici. Avec 7 points et un différentiel de + 7, l’Ontarien se retrouve parmi les défenseurs les plus performants de la LNH en ce début de saison. Il domine aussi son équipe avec une utilisation moyenne de presque 23 minutes par rencontre.

S’en tirer sans tirer

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Logan Cooley (92)

En revenant sur sa décision de passer une deuxième année à l’Université du Minnesota, l’été dernier, Logan Cooley s’est instantanément invité parmi les candidats au titre de recrue par excellence dans la LNH cette saison. Il n’a pas mis de temps à trouver ses repères : à ses huit premiers matchs, il a récolté six points, tous des mentions d’aide. Or, avant le passage des Coyotes à Anaheim, mercredi, son premier but se faisait toujours désirer. Si l’Américain de 19 ans est déjà capable de générer de l’attaque, surtout en avantage numérique (5 points sur 6), il peine à décocher des tirs cadrés – seulement huit en huit matchs. À titre comparatif, Bobby Brink en a décoché 15 dans le même intervalle, et Connor Bedard se voit déjà attribuer 28 tirs après 9 joutes. Personne ne semble toutefois s’en inquiéter, en Arizona.

L’éclosion qu’on n’attendait pas

Qui, par applaudissements, peut se vanter de bien connaître le parcours de Michael Carcone ? Non, personne ? Cet Ontarien de 27 ans, qui a disputé deux saisons avec les Voltigeurs de Drummondville, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), correspondait, jusqu’à récemment, au profil du « tweener », expression intraduisible qui désigne un joueur incapable de faire évoluer ses succès dans les ligues mineures jusqu’à la LNH. Le petit attaquant de 5 pi 9 po, jamais repêché, en est déjà à sa cinquième organisation. Il a disputé une poignée de matchs avec les Coyotes au cours des deux dernières années, mais après sept saisons complètes dans la Ligue américaine, personne ne pariait vraiment sur ses chances de percer. Le voilà toutefois, déjà, à six points en sept, une fiche gonflée par une performance de trois buts et une aide lundi dernier contre les Blackhawks de Chicago. « Je ne mentirai pas, c’est assez fou ! », a déclaré aux médias locaux le héros du jour, qui a avoué être le premier surpris de ce qui lui arrive.

Vejmelka s’impose

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Karel Vejmelka

Un élément qui saute aux yeux, quand on analyse les succès des Coyotes, c’est à quel point les résultats sont le résultat d’un effort concerté à toutes les positions. Cela inclut donc les gardiens de but. Karel Vejmelka, 27 ans, n’a jamais été gâté par les statistiques depuis qu’il défend le filet en Arizona. Il faut dire qu’historiquement, sa défense ne l’a pas gâté non plus. Voilà toutefois que les patineurs devant lui paraissent mieux qu’auparavant… et lui aussi. Le site Evolving Hockey estime qu’il a empêché presque quatre buts en cinq départs cette saison. Son taux d’arrêts de ,926 et sa moyenne de buts accordés de 2,51 le placent soudain parmi les meilleurs portiers du circuit dans cette jeune campagne. Une reconnaissance bien méritée pour celui qui s’est habitué, au fil du temps, à recevoir de 35 à 40 tirs chaque soir. C’est néanmoins son adjoint Connor Ingram qui affrontera le Canadien, jeudi soir, puisque le Tchèque était en poste mercredi en Californie.

La rencontre entre le Tricolore et les Coyotes de l’Arizona s’amorcera à 22 h, heure du Québec.