Martin St-Louis aime parler du plafond des joueurs, lorsqu’il est question de leur potentiel. Les Rangers de New York jouent quant à eux sous le plus esthétique des plafonds au Madison Square Garden.

De son côté, le Wild du Minnesota est pris avec un autre type de plafond, et les conséquences seront bien réelles ce mardi soir au Centre Bell, face au Canadien.

Le Wild est en effet à ce point près de la limite salariale qu’il devra déployer une formation à 17 patineurs, plutôt que 18, pour affronter le CH. Le vétéran défenseur Alex Goligoski s’est blessé à l’entraînement mardi et l’équipe n’a pas l’espace salarial pour effectuer un rappel.

Le Minnesota disputera donc la rencontre avec un effectif de 11 attaquants et 6 défenseurs.

« Tu dois jongler un peu, ta communication doit être au point au banc, car certains gars vont faire des présences doubles, a détaillé l’entraîneur-chef du Wild, Dean Evason. Aimerons-nous donner des présences doubles à Kirill Kaprizov chaque fois ? Bien sûr. Mais il faut faire attention de ne pas le brûler tôt dans le match.

« L’idée, c’est d’envoyer les bons joueurs dans les bonnes situations, donc un joueur défensif si c’est une mise au jeu dans notre territoire, et un joueur offensif si c’est une en zone adverse. On a un plan, mais ça change en cours de match. »

Evason l’a toutefois rappelé lui-même : « On n’est pas la seule équipe dans cette situation. »

La situation a été soulignée à gros traits pour l’influent agent de joueurs Allan Walsh, sur X lundi. « Près de la moitié de la ligue ne peut pas procéder à un rappel en ce moment », a-t-il déploré, critiquant au passage le plafond salarial instauré sous Gary Bettman.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que les équipes doivent être en voie de terminer la saison sous le plafond salarial en tout temps. Autrement dit, elles ne peuvent commencer la saison avec un plafond excédentaire, et planifier des économies plus tard. Seul l’inverse est permis : commencer sous le plafond, accumuler de la marge de manœuvre et dépenser davantage en faisant des acquisitions en fin de saison.

Sachant cela, une équipe qui souhaite effectuer un rappel doit donc avoir l’équivalent du salaire minimum - 750 000 $ - en espace prévu. Or, selon le site de référence Puckpedia, le Wild est en voie de conclure la saison avec quelque 51 000 $ sous le plafond. Onze autres équipes se retrouvent dans cette même situation, dont les Sénateurs (62 000 $), ce qui explique pourquoi ils sont incapables d’offrir un contrat à Shane Pinto, joueur autonome avec compensation.

Les maux de tête de Dean Evason ne dureront cependant que le temps d’un match. En jouant à 19 joueurs mardi, le Wild gagnera en effet le droit d’effectuer un rappel dit d’urgence. Le joueur rappelé ne comptera donc pas sous le plafond. Il doit cependant toucher un salaire annuel de 850 000 $ ou moins.

« C’est notre situation, mais on n’est pas les seuls. La gestion du plafond n’est pas la responsabilité des entraîneurs, donc je vais diriger l’équipe que j’ai sous la main », a simplement dit Evason.

Évidemment, les joueurs devront se montrer attentifs au banc, car la composition des trios changera constamment. Ce n’est toutefois rien de différent que lorsqu’un joueur se blesse en cours de match, ce que le CH a vécu samedi quand Kirby Dach a déclaré forfait en première période.

L’attaquant du Wild Frédérick Gaudreau a toutefois ramené le problème de la gestion du banc à sa plus simple expression. « Le coach appelle les noms. Quand tu entends ton nom, tu y vas ! »

Voilà qui tombe sous le sens.