[Nom du joueur] s’est blessé dans une défaite de [xx à xx] du Canadien face à [nom de l’adversaire].

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Quiconque a le moindrement suivi les activités du Tricolore depuis deux ans et regardé le match de mardi soir a eu une évidente impression de déjà-vu.

Le Tricolore a offert une performance embarrassante, marquée notamment par une indécrottable indiscipline, et a quitté le Centre Bell après s’être incliné par 5 à 2 contre le Wild du Minnesota. La plus mauvaise nouvelle est toutefois tombée une fois la sirène finale entendue : Kirby Dach ne jouera plus cette saison.

Samedi dernier, le jeune homme a subi des déchirures au ligament croisé antérieur et au ligament collatéral interne du genou droit, ce qui le forcera à être opéré. Le moment de l’intervention n’a pas encore été déterminé, puisque son genou est encore trop enflé.

Sa saison 2023-2024 se sera donc résumée à 27 présences étalées sur quelque 26 minutes de jeu. Pas même deux petits matchs. Son moral est relativement bon dans les circonstances, nous dit-on, et il restera dans l’entourage du club pendant toute la saison.

Sans surprise, l’entraîneur-chef du CH a confirmé qu’il était « très déçu ». « C’est plate pour le joueur, c’est plate pour l’équipe. Mais la saison continue », a-t-il soufflé.

C’est en effet très, très plate pour Dach, qui s’était présenté au camp d’entraînement avec la prestance d’un joueur de centre capable de piloter un trio offensif avec autorité. Ce qu’il a d’ailleurs fait pendant le calendrier présaison, puis pendant trois périodes et demie alors que ça comptait vraiment. À sa cinquième saison dans la LNH, il s’agit de la troisième blessure qui l’oblige à s’absenter pour une longue durée – sa plus grave à ce jour, de fait.

Conséquences

Effacer son nom de l’attaque du Canadien entraîne aussi une série de conséquences au sein du club. Soudain, l’appui offensif en apparence durable dont semblait enfin profiter le trio de Nick Suzuki vient de s’évaporer. Les équipes adverses pourront donc se concentrer davantage sur leur couverture du capitaine et de son acolyte Cole Caufield.

Mardi, Alex Newhook a remplacé Dach au centre. Ça n’a pas trop mal été, mais c’est une sérieuse promotion pour Newhook, qui évoluait sur un quatrième trio l’an dernier au Colorado. Sur ce trio, Juraj Slafkovsky était soudain bien déboussolé, lui qui semblait avoir subitement progressé à la droite du numéro 77.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Alex Newhook

En avantage numérique, Josh Anderson a pris la place de Dach. Une fois qu’on a constaté qu’ils sont tous deux droitiers et costauds, la liste des points communs s’arrête net. C’est un recul instantané pour une escouade qui n’était déjà pas exactement un exemple de réussite.

Martin St-Louis a rappelé que d’autres joueurs pouvaient accepter des responsabilités augmentées. Newhook, Sean Monahan, Christian Dvorak à son retour en novembre. « Ça va aider, d’avoir des options pour remplir ces trios-là. » Ceci dans l’espoir d’enlever de la pression à l’unité de Suzuki.

« On ne joue pas avant samedi, a rappelé l’entraîneur. On a le temps d’essayer de trouver la bonne solution. »

Indiscipline

Cette nouvelle, de la manière la plus cynique qui soit, aura eu comme seul avantage de faire passer au second plan le match que venait de disputer le Tricolore.

Le niveau d’indiscipline observé mardi est difficile à décrire. Le Canadien a écopé de 10 pénalités mineures, dont cinq en zone adverse. En trois matchs cette saison, cela fait 10 péchés en territoire ennemi. Ce qui a jusqu’ici coûté cinq buts, dont trois contre le Wild.

Même après les pires défaites, Martin St-Louis égratigne très peu ses joueurs. Cette fois, il a toutefois rendu un verdict sans appel : « Inacceptable. »

« Tu ne peux pas prendre des punitions comme ça en zone offensive. Tu ne peux pas », a-t-il insisté.

« On a tous suffisamment joué au hockey pour savoir que ce sont les pénalités qui font mal, a abondé Brendan Gallagher. On doit être plus intelligents que ça. On s’en est sortis dans les deux premiers matchs ; ce soir, on s’est brûlés. C’est à nous d’apprendre et de corriger ça. »

Ce n’est pas comme si l’indiscipline était une nouveauté au sein de ce groupe. La saison dernière, la première complète sous la gouverne de St-Louis, le Tricolore a été au cinquième rang des clubs les plus punis de la ligue. Il a surtout terminé au 30rang pour le différentiel entre les pénalités reçues et celles qu’il avait provoquées (-47). Après trois matchs en 2023-2024, le voilà déjà à -8 !

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Joel Eriksson Ek, Kaiden Guhle, Samuel Montembault et Kirill Kaprizov

Mais il n’y a pas que ça. La cohésion était au niveau zéro, mardi. « On n’était pas capables de finir nos jeux ou de réussir nos passes. Toute l’équipe manquait de synchronisme », a résumé David Savard.

Ajoutez à cela une inefficacité complète en avantage numérique (0 en 5 mardi, 1 en 11 cette saison), et le résultat ressemble drôlement à un mauvais film dans lequel le Tricolore a souvent joué au cours de la dernière année.

« C’est un match à oublier, a conclu Savard. On va tourner la page et essayer de voir ce qu’on peut faire mieux. »

Puisqu’il reste 79 joutes à disputer, il faut nécessairement accorder le bénéfice du doute à cette équipe. Soulignons néanmoins qu’au rayon de ce qu’elle peut faire mieux, elle a l’embarras du choix.

Dans le détail

Au tour de Guhle

Ce n’est pas fini, et ça ne ressemble pas au plus beau des commencements. On parle bien sûr des blessures chez le Canadien. Après Kirby Dach samedi, c’était au tour d’un autre élément clé de la relance de l’équipe, Kaiden Guhle, de tomber au combat. C’est une blessure au haut du corps, a révélé l’équipe après la joute. RDS a ressorti des images de sa dernière présence, où il subit un contact somme toute anodin avec Mats Zuccarello. Difficile de dire si c’est sur cette séquence qu’il s’est blessé. Guhle, rappelons-le, avait raté 38 matchs sur blessures l’an dernier.

Pauvre Kovacevic

Vous savez, la classique scène de Charlie Brown qui tombe sur le dos en tentant de botter un ballon de football ? C’était essentiellement Johnathan Kovacevic dans le match de mardi. Le pauvre défenseur a obtenu au moins quatre occasions de prendre des tirs de qualité dans les zones payantes. Ça s’est conclu en une perte de rondelle et deux fois où il a été incapable de tirer. Et la fois où il a pu décocher son tir, il a été frustré par Marc-André Fleury, qui lui a réservé son arrêt le plus spectaculaire de la soirée. Kovacevic a amassé trois points en trois matchs préparatoires, mais sa durabilité dans la LNH ne passera visiblement pas par son apport offensif.

Douteuse page d’histoire

L’histoire bégaie, pourrait-on dire. Le Canadien a drôlement choisi son moment pour accorder deux buts pendant un même avantage numérique, ce qui est arrivé en milieu de première période, quand Brandon Duhaime et Connor Dewar ont marqué à 25 secondes d’écart pendant que Ryan Hartman était au banc des pénalités. La dernière fois que le Tricolore avait accordé deux buts pendant une supériorité numérique ? Le 11 avril 2009, au Centre Bell, face aux Penguins. Le gardien des Penguins ce soir-là ? Marc-André Fleury, bien sûr. Un des deux marqueurs, Maxime Talbot, était dans le vestiaire mardi après le match, afin de saluer son ancien coéquipier. Un autre membre des Penguins de ce match de 2009 était Bill Guerin, directeur général du Wild. Croisé pendant un entracte, Guerin a paru amusé quand on lui a mentionné la page d’histoire. « C’est sûr que je n’étais pas un des marqueurs », a lancé celui qui avait passé un grand total de 57 secondes sur la patinoire en désavantage numérique pendant toute la saison.

En hausse

Tanner Pearson

Il a accompli 100 % du travail sur son but. Un tir bloqué dans sa zone, une contre-attaque, un tir précis. La plus belle action individuelle du Canadien dans ce match.

En baisse

Juraj Slafkovsky

Des jeux avortés. Des rondelles perdues. Et deux pénalités en zone adverse qui ont mené à deux buts du Wild. Rien ne fonctionnait pour lui.

Le chiffre du match

1

C’est le nombre de victoires du Canadien à ses 16 dernières rencontres contre le Wild du Minnesota. Cette séquence malheureuse, amorcée le 3 décembre 2014, a vu la Flanelle être dominée 62-23 au total des buts marqués.