C’est un euphémisme que de dire que le Canadien essuie une lourde perte avec la blessure à un genou de Kirby Dach. Morceaux choisis à l’entraînement de lundi, au terme duquel l’organisation a laissé tomber la nouvelle.

Brendan Gallagher, doyen des attaquants : « Vous l’avez vu l’an passé, il peut prendre le contrôle d’un match. »

Juraj Slafkovsky, son compagnon de trio depuis le début du camp : « C’est un de nos meilleurs joueurs. Quand tu le perds, tu perds beaucoup. Espérons qu’il reviendra rapidement. C’est un bon joueur qui peut contrôler la rondelle et qui facilite le travail de ses ailiers. »

Et Martin St-Louis, entraîneur-chef de l’équipe, qui en a vu passer, des bons joueurs de hockey : « Après chaque match préparatoire qu’il a joué, tu quittais l’aréna et tu disais : ‟Wow, Dach était bon ce soir. » C’est plaisant pour un coach. Je sais que c’est un petit échantillon, mais je voyais de la maturité dans sa constance, dans sa capacité à le faire tous les soirs. »

C’est donc ce qui manquera au Canadien pour les prochaines semaines. Combien de temps ? Dur à dire, mais la vice-présidente aux communications hockey du Canadien, Chantal Machabée, a annoncé une « blessure significative » et une absence « pas à court terme ».

De son côté, le collègue Eric Engels, de Sportsnet, affirme que Dach souffrirait de déchirures au ligament antérieur croisé et au ligament médial. Si tel est le cas, la déchirure du ligament antérieur signifie à elle seule une saison terminée, puisque l’opération qui en découle nécessite généralement une convalescence minimale de six mois, ce qui mène quelque part en avril.

On ignore si Slafkovsky connaissait déjà cette information lorsqu’il a rencontré les médias, mais le Slovaque a offert une réponse bien sentie lorsqu’il s’est fait demander comment pouvait se sentir Dach en ce moment.

« Absolument terrible [absolutely f***ing terrible], je ne le sais pas ! C’est la pire chose qui puisse arriver. Tu apprends cette nouvelle après le deuxième match. C’est assez triste. On n’y peut rien. Espérons qu’il reviendra rapidement. »

« C’est un joueur très important pour nous et il va nous manquer, a ajouté St-Louis. Mais la ligue s’en fout. Son absence dérange une seule équipe. Les autres équipes s’en fichent et la ligue continue. »

Une chance, déjà

La ligue continue, Alex Newhook aussi. L’atterrissage en douceur que St-Louis souhaitait lui offrir prend le bord pour le moment, puisqu’il est muté au centre. L’entraîneur-chef a d’ailleurs été catégorique sur le sujet : « Au centre, on a assez de profondeur, on en aura encore plus quand [Christian Dvorak] va revenir. Pour l’instant, vous savez qui sont nos quatre centres et on va y aller avec ça.

« Avec notre profondeur au centre, on pouvait lui donner moins de responsabilités », a aussi dit le coach, rappelant qu’il importe de « jouer » avec les cartes qui lui sont remises. Et dans les cartes en ce moment, « il joue au centre. Ce n’est pas comme s’il ne l’avait jamais fait, donc ça ne m’inquiète pas beaucoup. Mais quand tu joues à cette position, tu dois comprendre les responsabilités ».

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Alex Newhook

Puisqu’il est inscrit sur la liste des blessés à long terme, Dvorak ne sera pas admissible à un retour avant le 11match de la saison. Ce qui laisse donc, dans l’intervalle, huit matchs à Newhook pour montrer ce dont il est capable comme pivot, sa position naturelle.

Newhook y a joué de façon intermittente depuis son arrivée dans la LNH. Le jeune homme en a toutefois arraché aux mises en jeu. De 34,7 % de succès à sa première saison complète avec l’Avalanche du Colorado (2021-2022), il a « progressé » à 41,4 % la saison dernière.

Notons toutefois que Dach, puisqu’il est question de lui, est arrivé à Montréal avec les mêmes doutes à son sujet, notamment en raison de ses insuccès aux mises en jeu. Et ça ne l’a pas empêché de s’épanouir à cette position.

« Les mises en jeu sont difficiles dans cette ligue, a rappelé Newhook. Certains gars sont bien payés pour les gagner. Tu vas avoir des séquences, des hauts et des bas, des moments où tu en gagnes moins. J’ai appris beaucoup. Je pense que je peux être un gars fiable dans les zones offensive et défensive. »

Alex Newhook se retrouve donc propulsé à une position clé à l’attaque. Six des dix attaquants les mieux payés de la LNH sont des centres, même s’il y a théoriquement deux fois plus d’ailiers que de centres. C’est un indice parmi tant d’autres de la valorisation de cette position dans le circuit.

« Peu importe où je joue, je veux me prouver. J’ai encore beaucoup plus à offrir dans cette ligue. Dans ce rôle, je devrai être un des gars qui se lève. C’est ma chance de prouver que j’ai ma place à cette position. »

Avec en poche un contrat de quatre ans, à 2,9 millions de dollars par saison, Newhook n’a toutefois rien à gagner financièrement à court terme. Il pourra simplement démontrer que sa vitesse, unanimement vantée par ses coéquipiers et par St-Louis, pourra lui servir au centre.

Dach, par contre, se trouve quant à lui de nouveau freiné dans son développement, comme l’ont été trop de jeunes du Canadien la saison dernière. En quatre saisons avant le début de la présente campagne, l’Albertain a déjà raté 80 matchs, soit l’équivalent d’une saison complète. Il n’a pas paru en retard dans son développement depuis son arrivée à Montréal, mais évidemment qu’une saison complète à l’écart du jeu ne l’aidera pas à s’établir comme l’attaquant du top 6 que le Tricolore croit détenir.

Une promotion pour Harvey-Pinard

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Rafaël Harvey-Pinard

Un autre qui pourrait bénéficier de l’absence de Kirby Dach, c’est Rafaël Harvey-Pinard. Le dynamique ailier a en effet confié au collègue Sean Farrell qu’il jouera au sein du premier trio, aux côtés de Nick Suzuki et de Cole Caufield. Harvey-Pinard connaît un début de saison inspiré, et compte deux points en deux matchs. Son équipe détient un avantage de 4-1 aux chances de marquer lorsqu’il est sur la patinoire à 5 contre 5 (source : Natural Stat Trick) et il a préparé le but de Sean Monahan en désavantage numérique samedi. Josh Anderson serait donc muté sur une autre unité si la promotion de Harvey-Pinard s’avère ce mardi.

Aucun rappel prévu

  • Michael Pezzetta

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    Michael Pezzetta

  • Justin Barron

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    Justin Barron

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Pour l’heure, le Tricolore n’entend pas rappeler d’attaquant. L’équipe comptait déjà sur Michael Pezzetta comme 13avant. Le chevelu homme fort pourra donc intégrer la formation ce mardi, contre le Wild du Minnesota, à moins qu’on lui préfère Justin Barron et une formation à 11 attaquants et 7 défenseurs. Le calendrier des deux prochaines semaines permet au Canadien de s’en tenir au minimum de 12 attaquants. L’équipe disputera en effet cinq de ses six prochains matchs à domicile, ce qui simplifie la logistique des rappels.