Jonathan Bernier n’a pas joué l’année dernière, mais il a passé sa saison en entier à tenter de le faire.

Au final, malgré tous les traitements, tous les spécialistes qui ont été vus et toutes les injections possibles, cette blessure à la hanche qui ne voulait pas guérir n’a jamais guéri.

« Ce n’est pas la fin que j’espérais, admet-il au téléphone. Mais en même temps, des carrières, souvent, ça finit de deux manières : parce que ton équipe te lâche, ou parce que ton corps te lâche. »

Dans le cas du gardien québécois, ce fut le deuxième scénario. Un scénario sans appel, impossible à éviter, encore moins après avoir subi une opération à la hanche droite, le 4 janvier 2022.

Il a disputé son dernier match le 3 décembre 2021, dans le maillot des Devils du New Jersey. En 2022-2023, il a tout fait pour revenir, en vain.

« Ça ne s’est pas passé comme je l’espérais […] La vérité, c’est qu’il aurait fallu que je subisse une autre opération, et ça, ça aurait été un autre 12 mois à l’écart, peut-être même 14 mois à l’écart. Essayer de revenir au jeu après tout ce temps-là, ça aurait été très difficile.

« J’ai passé la dernière saison à espérer, mais chaque fois que je devais pousser un peu plus à l’entraînement, la douleur revenait tout de suite, ça devenait de plus en plus intense. J’ai passé la saison à essayer de revenir et à y croire… »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Le gardien de passage à Laval avec la Coupe Stanley, en juillet 2012

Non, ce n’est pas la dernière scène dont il rêvait, mais à l’âge de 35 ans, Jonathan Bernier assure qu’il est en paix avec cette décision. L’ex-gardien, un choix de premier tour des Kings de Los Angeles au repêchage de 2006 (le 11e au total), quitte les glaces de la Ligue nationale avec le sentiment d’avoir été au bout de son rêve, lui qui a aussi enfilé le maillot des Maple Leafs, des Ducks, de l’Avalanche et des Red Wings.

« Je repense à tout ça, et je suis pas mal fier de ce que j’ai pu accomplir […] Je vais conserver plusieurs bons souvenirs de mes années dans la LNH, mais c’est sûr que la conquête de la Coupe Stanley en 2012 avec les Kings, ça arrive en haut de la liste. »

Dans l’immédiat, Bernier va prendre un peu de temps pour bien décanter tout ça, pour se reposer en famille, sous le soleil de la Floride.

Ensuite ? Il ne sait pas trop, mais on sent qu’un retour dans le monde du hockey pourrait bien le tenter. Il se verrait, par exemple, dans un poste de développement des joueurs, où il pourrait aider de jeunes espoirs à grandir au sein d’une organisation.

« Un rôle de mentor, si on veut, c’est quelque chose qui pourrait m’intéresser, ajoute-t-il. Il y a plusieurs de mes anciens coéquipiers qui travaillent maintenant un peu partout à travers la ligue, et j’ai eu quelques petites discussions à cet effet […] Dans ma carrière, il y a eu des hauts et des bas, et je pense que je pourrais faire profiter de mes expériences les plus jeunes. »