Les deux équipes ont remporté 50 matchs en saison régulière, un exploit réalisé par seulement sept clubs dans la LNH. Les deux équipes ont remporté leur série de premier tour contre des formations classées dans le top treize du classement général. Les deux équipes ont un noyau de formidables joueurs âgés entre 25 et 29 ans.

À Edmonton, même si la déception est vive à la suite de l’élimination du club en six matchs aux mains des Golden Knights de Vegas, dimanche, on se dit à l’an prochain, et l’espoir réside encore dans le cœur des partisans.

À Toronto, on veut faire éclater le noyau de vedettes et congédier l’administration, du président Brendan Shanahan au gérant de l’équipement !

On peut comprendre néanmoins l’émotivité des médias et des partisans des Maple Leafs. Toronto n’a pas remporté la Coupe Stanley depuis 1967 et a subi l’élimination au premier tour six ans de suite, après dix exclusions des séries en onze ans.

La série d’insuccès de l’organisation semble avoir été trop longue pour que la victoire au premier tour contre les finalistes de la saison précédente, et double vainqueur de la Coupe en 2020 et 2021, le Lightning de Tampa Bay, ne fasse oublier ces années de vache maigre.

Les Oilers ont vécu une longue traversée du désert entre 2007 et 2016 : dix ans sans la moindre participation aux séries éliminatoires. Mais ils ont atteint le deuxième tour en 2017 et le carré d’as l’an dernier. Et ils ont remporté cinq Coupes depuis 1984, dont la dernière en 1990.

Voilà sans doute pourquoi on n’exigera pas aujourd’hui le départ du directeur général Ken Holland ou de l’entraineur Jay Woodcroft ou d’échanger Leon Draisaitl parce qu’il n’a pas marqué lors des quatre derniers matchs contre Vegas.

La reconstruction des Oilers a pourtant commencé bien avant celle des Leafs. Ils ont obtenu le premier de quatre premiers choix au total consécutifs en 2010, l’ailier Taylor Hall.

Les Leafs, eux, ont eu leur premier choix au total en 2016, Auston Matthews, mais ils ont repêché Mitch Marner au quatrième rang l’année précédente.

Mais Brendan Shanahan est en poste depuis 2014 et Kyle Dubas depuis 2018. L’arrivée de Ken Holland en Alberta est un peu plus fraîche, mais à peine : 2019.

La situation contractuelle du directeur général Dubas ouvre cependant la porte aux spéculations. Celui-ci est désormais sans contrat, du moins aucune annonce publique n’a été faite si jamais une entente avait été conclue.

Toronto a perdu en cinq matchs contre les Panthers, mais Dubas a-t-il failli à la tâche ? La Floride venait d’éliminer le meilleur club en saison régulière, les Bruins de Boston.

Ils ont perdu deux matchs de leurs quatre matchs en prolongation, le deuxième de la série par un but et le premier par deux.

Les acquisitions de Dubas pour mieux épauler son noyau, Ryan O’Reilly, Calle Jarnkrok, Sam Lafferty et Noel Acciari, ont bien fait dans leurs rôles respectifs.

L’embauche de John Tavares sur le marché des joueurs autonomes en 2018 a déstabilisé la structure salariale de l’équipe, fait monter les enchères pour la signature des jeunes loups Marner, Matthews et Nylander, et n’a pas rapporté les résultats espérés, mais elle remonte à plus de cinq ans.

L’autre ouverture aux spéculations émane aussi de situations contractuelles, celles d’Auston Matthews, 25 ans, et William Nylander, 27 ans. Et la situation mérite réflexion. Les deux auront tous deux droit à l’autonomie complète à la fin de la prochaine saison.

Matthews, surtout lui, est-il intéressé par une prolongation de contrat à long terme ? Si ça n’est pas le cas, attendons-nous à un coup de tonnerre à Toronto, avec ou sans Dubas.

Pendant ce temps, les Penguins de Pittsburgh attendraient de connaitre le sort réservé à Dubas. Les rebondissements ne devraient pas manquer ces prochaines semaines, comme c’est toujours le cas au printemps…

Axel Sandin-Pellikka 5e sur la liste de Craig Button…

Craig Button, de TSN, vient de dévoiler sa liste d’espoirs en prévision du repêchage. Cette liste est toujours très attendue chaque année, car l’ancien directeur général des Flames de Calgary n’hésite pas à sortir des sentiers battus.

Ainsi, il place le défenseur offensif droitier suédois de 5 pieds 10 pouces Axel Sandin-Pellikka au cinquième rang, derrière Connor Bedard, Adam Fantilli, Leo Carlsson et Matvei Michkov, mais devant le centre américain Will Smith.

Un autre défenseur suédois droitier de 6 pieds 1 pouce, Tom Willander, grimpe au huitième rang à la suite de sa performance au Championnat mondial des moins de 18 ans et les Zach Benson, Ryan Leonard et Matthew Wood, des favoris sur de nombreuses listes, sont exclus du top dix.

L’an dernier, Button avait placé Shane Wright au premier rang, Juraj Slafkovsky deuxième et le Finlandais Joakim Kemell devançait Logan Cooley, Simon Nemec et Cutter Gauthier au troisième rang.

Kemell, finalement repêché au 17e rang par Nashville, a connu un hiver difficile en Liiga, mais il a bien fait dans la Ligue américaine à Milwaukee avec 13 points en 14 matchs à 19 ans. Marco Kasper, qui était classé 17e, a été repêché au huitième rang par Detroit et a même disputé un match dans la LNH en fin de saison.

L’avenir nous dira si Button a été visionnaire ou pas.

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