Dans l'ombre de Jeff Petry, le centre québécois Torrey Mitchell est lui aussi en train de donner raison à Marc Bergevin d'être allé le chercher à la date limite des transactions.

Le natif de Greenfield Park a mis du temps à se mettre en marche à son arrivée avec le Canadien, mais il est maintenant à l'aise dans son nouvel uniforme.

«Au début, quand je suis arrivé, je me sentais un peu hésitant, j'apprivoisais la nouveauté, a expliqué Mitchell. Mais depuis les cinq ou six derniers matchs de la saison, je sens que j'ai mon rôle au sein de l'équipe.»

Le Tricolore était à la recherche d'un centre droitier capable de contribuer davantage au quatrième trio que ne l'avait fait Manny Malhotra auparavant.

Or, de la façon dont Michel Therrien a conçu sa formation actuelle, l'unité constituée de Mitchell, Devante Smith-Pelly et Jacob De La Rose endosse d'importantes responsabilités défensives et se tire très bien d'affaire.

«C'est un avantage d'avoir un quatrième trio capable de jouer contre les meilleurs trios de l'autre bord», a fait valoir Therrien. Idéalement, cela pourrait permettre à des joueurs comme Tomas Plekanec ou Lars Eller d'orienter un peu plus leur travail vers l'attaque, étant donné que Mitchell prend les bouchées doubles en zone défensive.

Depuis le début de la série contre le Lightning de Tampa Bay, aucun joueur du Canadien n'a commencé une plus grande proportion de présences en zone défensive que Mitchell. Et malgré cela, selon les données du site de statistiques avancées War On Ice, il offre un différentiel positif en matière de chances de marquer.

«C'est notre rôle, dit Mitchell en haussant les épaules. On ne peut pas se permettre de passer toute une présence dans notre territoire, il faut contribuer à nous donner du rythme. C'est ce que font les quatrièmes trios.»

Utilisé en fin de match ou dans des situations critiques, l'attaquant de 30 ans présente un taux de succès de 54,5% face au Lightning dans les mises en jeu en zone défensive.

Et en infériorité numérique, même si le CH a accordé six buts depuis le début de la série, Mitchell n'était sur la glace que pour un seul. Et ce, même s'il figure dans le deuxième duo d'attaquants à court d'un homme et voit passablement d'action dans ce rôle.

Faire sa place

Les récentes acquisitions du Tricolore font bien paraître Marc Bergevin. Elles n'ont pas toutes payées immédiatement, mais c'est qu'il fallait que le processus d'intégration se complète.

«Ils sont certainement plus à l'aise au sein du groupe qu'ils ne l'étaient avant et peuvent sentir qu'ils font vraiment partie de l'équipe, a soutenu Carey Price. Je n'ai jamais été échangé, mais je présume qu'au départ, il s'agit surtout de voir de quelle façon on peut faire sa place.

«Mitchell apporte beaucoup de vitesse et de ténacité à notre alignement, a ajouté le gardien-vedette. Il est efficace en échec avant et force les défenseurs adverses à changer de direction. Il a contribué offensivement - surtout lors du premier match à domicile -, mais il rend la vie difficile à l'adversaire tous les soirs.»

Mitchell savoure chaque instant de ces séries éliminatoires dans l'uniforme du Canadien. «C'est exactement ce que je pensais que ce serait», a-t-il avec le sourire.

Son rendement rehaussé en séries lui donne des munitions pour encourager l'équipe à lui soumettre une offre de contrat l'été prochain. D'autant plus que le CH trouvera plus facilement l'argent nécessaire pour le réembaucher qu'un Jeff Petry, par exemple!

«C'est l'équipe que je chérissais en grandissant et ce serait un rêve pour moi de rester ici, mais je n'y ai pas pensé une seule seconde», a avoué Mitchell.

«Je ne pense qu'au sixième match...»