Les victoires du Canadien n'offrent pas toutes un festival offensif, mais plusieurs d'entre elles mettent en valeur un style défensif de plus en plus intransigeant pour les équipes adverses. Il y a certes eu deux relâchements - d'abord à Buffalo puis face aux Maple Leafs de Toronto au Centre Bell - mais les joueurs acceptent volontiers le plan que leur a soumis Michel Therrien.

«C'est un style exigeant qui nécessite une poursuite intelligente de la rondelle, et non pas de courir dans tous les sens, a expliqué l'entraîneur. Les joueurs s'y soumettent et ça nous permet de limiter les chances de marquer. On joue serré, on bloque des lancers, on paie le prix... et on en est récompensé.»

Ça devient un brin frustrant pour les autres équipes d'avoir si peu à se mettre sous la dent.

«On n'a pas les plus gros défenseurs, mais quand la rondelle entre dans notre zone, elle ressort souvent assez vite, a observé Francis Bouillon. C'est l'équipe qui commet le moins d'erreurs qui gagne et, de ce point de vue-là, ça va très bien pour nous.»

Après le match, les Hurricanes déploraient qu'ils n'avaient pas de jambes et qu'ils n'avaient pas fourni leur meilleur effort. Il reste que, pendant 40 minutes, ils n'ont guère été plus généreux que le Tricolore.

Dans le camp montréalais, il ne fallait pas déroger au plan établi.

«J'expliquais aux joueurs après la deuxième période que pour devenir une bonne équipe, il fallait qu'on soit à l'aise de jouer ce genre de match-là, a confié Therrien. En Floride aussi, nous avons joué un match de 0-0, mais les joueurs se sentaient à l'aise et ils ont trouvé le moyen d'aller chercher la victoire.»

Un bon match d'Eller

Afin de pallier la perte de Brendan Gallagher, qui soigne une commotion cérébrale, Therrien avait choisi Lars Eller pour compléter le trio de Max Pacioretty et David Desharnais.

«L'utilisation des joueurs démontre souvent la confiance des entraîneurs à leur égard», a expliqué l'entraîneur en matinée, qui estime qu'Eller a haussé son niveau de compétition depuis deux ou trois semaines.

Or, avant même la mi-match, Erik Cole avait repris sa place aux côtés de ses anciens compagnons tandis qu'Eller allait rejoindre Alex Galchenyuk et Brandon Prust.

Le Danois jouait pourtant un bon match. Il a offert à Desharnais une bonne chance de marquer à l'embouchure du filet en début de deuxième puis a provoqué une punition aux Hurricanes grâce à son intensité.

Ses efforts ont été récompensés lorsqu'il a récolté une aide sur le but de Brandon Prust.

Une séquence difficile s'amorce

Le Tricolore amorçait lundi soir une séquence de six matchs en dix jours, la plus éreintante de sa saison si l'on fait exception des six rencontres en neuf jours qui l'attendent au début du mois de mars.

Le Canadien jouera aussi huit de ses 11 prochains matchs à l'étranger. Il a fait tout ce qu'il avait à faire jusqu'ici, mais le vrai test commence maintenant.

«Nous ne sommes pas la seule équipe dans cette situation à cause du calendrier resserré, mais nous savons ce que nous avons à faire, a dit Peter Budaj. D'avoir mis quelques victoires de côté nous permet d'aborder ce segment-là plus facilement.»

Le match de mardi soir à New York signifiera le retour de Prust dans l'enceinte des Rangers, où il a été pendant trois ans l'un des joueurs les plus populaires.

«Ce sera la première fois que je joue au Madison Square Garden du côté visiteur, a-t-il noté. Ce sera différent, mais je serai content d'affronter les gars que j'ai côtoyés. Quant à la réception de la foule, je sais qu'elle m'a appuyé pendant que j'étais là-bas, mais on ne sait jamais avec les New-Yorkais!»

Prust croit-il que ses anciens coéquipiers sauront comment le décontenancer?

«Non parce qu'ils ont tous peur de moi», a-t-il répondu en riant.