La direction du Grand Prix du Canada peut se rassurer: elle ne devrait pas subir les foudres du NASCAR concernant l'état du circuit Gilles-Villeneuve. Les premières réactions sont en effet à des lieues des grands cris outrés des pilotes de F1.

«Ça pourrait être de la terre qu'on aurait du fun pareil!» a dit Patrick Carpentier, de passage à l'île Notre-Dame, hier, à l'occasion d'une journée de démonstration réservée aux journalistes montréalais. «C'est pas ça qui va changer grand-chose. Même si l'asphalte arrache pendant la course, les gars vont passer en dedans, dehors, un peu partout, sur le gazon s'il le faut.»

Carpentier, qui n'était pas autorisé à rouler en piste, hier - ce sont des instructeurs de l'école Petty Experience qui se chargeaient de donner des sueurs froides aux journalistes -, ne s'inquiète absolument pas pour la course Nationwide du mois d'août. «Ça n'a pas d'effet sur nous comme ça peut en avoir sur une Formule 1, a-t-il expliqué. Il y a tellement de technologie en F1, ils sont tellement près du sol. On le voit, c'est comme une feuille de papier; le gars touche un peu le muret et la suspension est finie.»

Lenny Santiago, directeur du marketing d'International Speedway Corporation, qui organise la course montréalaise en collaboration avec Normand Legault, n'avait pas l'air beaucoup plus nerveux que Carpentier. «L'an dernier, la course s'est bien déroulée, on n'a pas eu de problèmes majeurs et j'ai confiance que la piste sera en parfait état, a-t-il indiqué. De toute façon, c'est le genre de chose que l'on voit à toutes les semaines en NASCAR. Il n'y a rien d'anormal à voir un petit morceau de bitume se détacher de la piste, on voit ça tout le temps. On a les gens et l'expertise pour faire les réparations appropriées pour que ce soit sécuritaire pour les pilotes.»

Problème identifié

Les gens du Grand Prix de Montréal, qui ont enfilé hier leurs chemises de Stockcar Montréal, ont confirmé que la piste sera réparée temporairement en vue de la course Nationwide. Des réparations plus exhaustives seront réalisées en septembre. «J'ai rencontré l'entrepreneur qu'on avait mandaté pour nous fournir le bitume et, après des analyses préliminaires, il semble que l'un des deux produits liants utilisés dans le mélange n'était pas conforme à nos recommandations», a expliqué François Dumontier, le vice-président de Stockcar Montréal. Pour l'instant, on ignore qui sera responsable de payer la facture pour le remplacement de l'asphalte déficient, mais «ultimement, c'est la responsabilité du promoteur, quoique l'on doive encore se pencher sur la question», a soutenu M. Dumontier.

Pour la course Nationwide, on va scarifier des secteurs en entier dans les virages où l'asphalte s'est désagrégé sous les pneus des Formule 1 et on va combler le tout avec le composé de polymère et de fibre de verre que l'on a utilisé en fin de semaine dernière. «On va repaver comme tel en septembre pour que l'asphalte puisse passer un cycle saisonnier complet avant d'accueillir de nouveau les Formule 1», a indiqué François Dumontier.

Par ailleurs, M. Dumontier a indiqué que la vente de billets pour le NAPÀ Pièces d'Auto 200 va très bien, avec un rythme semblable à l'épreuve de l'an dernier, qui avait attiré 120 000 personnes.

Outre Carpentier, qui a confirmé sa présence à Montréal les 3 et 4 août, Clint Bowyer, Carl Edwards, David Ragan, Greg Biffle et Paul Menard seront parmi les réguliers de Coupe Sprint qui feront la navette entre Montréal et Pocono - les voitures Sprint y rouleront le même week-end. Par contre, contrairement aux autres, Carpentier n'y sera pas le vendredi, un substitut tentera de qualifier sa Charger No 10. «Pour George Gillet (le propriétaire de la voiture de Carpentier), c'est plus important ici, alors on a choisi de privilégier l'épreuve de Montréal, a dit le pilote de Joliette. Si on ne se qualifie pas à Pocono, tant pis.»

Sage décision, surtout si Jacques Villeneuve et Andrew Ranger se trouvent un volant. Ça promet.