De nouveaux éléments dans l'enquête sur des pots-de-vin liés à la vente des droits de la Formule 1 en 2006 corroborent la version de Bernie Ecclestone, le grand argentier de la discipline, qui estime avoir été victime d'un chantage, selon le Spiegel à paraître lundi.

En juillet, M. Ecclestone a reconnu avoir versé en 2006 et l'année suivante 44 millions de dollars (environ 30 millions d'euros) à Gerhard Gribkowsky, un ancien responsable de la banque bavaroise BayernLB chargé de la vente des droits commerciaux de la F1, par crainte de chantage.

Le témoignage d'une ancienne collaboratrice du banquier allemand semble corroborer la version de M. Ecclestone, tout en l'enrichissant de nouveaux éléments intrigants, selon le Spiegel.

Elle a affirmé aux enquêteurs avoir reçu en 2004 un document compromettant visant les liens entre M. Ecclestone et sa holding familiale Bambino Trust, document qu'elle aurait ensuite remis à M. Gribkowsky, selon le Spiegel.

Plus tard, le banquier se serait vanté d'avoir discrètement déposé le document sur le bureau de M. Ecclestone à Londres, lequel se serait ensuite affolé, selon elle.

«J'avais peur», a confié M. Ecclestone aux enquêteurs, rapporte le Spiegel. Inquiet d'éventuelles déclarations du banquier allemand qui auraient pu entraîner un examen approfondi des biens de sa famille par le fisc britannique et des frais de justice susceptibles de le ruiner, il aurait préféré payer M. Gribkowsky.

Mais l'ancien banquier conteste avoir fait chanter le grand argentier de la F1, lequel nie aussi avoir eu connaissance d'un quelconque document compromettant sur les biens de sa famille. Les enquêteurs n'ont pas non plus trouvé un tel document, rappelle le Spiegel.

Le procès de l'ancien banquier s'ouvre le 24 octobre à Munich. M. Ecclestone doit y comparaître en tant que témoin en novembre. «Attendez de connaître la vérité!» avait-il lancé en juillet.