À Morin Heights, un chalet moderne, tout fenêtré, avec vue imprenable sur le lac, la nature et les arbres enneigés aspire la lumière. Aucun voisin visible, mais de la verdure à profusion et l'impression d'être dehors dedans!

Michel Villeneuve, architecte montréalais, voulait dessiner et construire une maison contemporaine, extrêmement lumineuse, à la campagne. On n'est jamais si bien servi que par soi-même! Il rôdait depuis deux ans autour du lac Bouchette, quand un voisin lui a appris qu'un terrain de 44 000 pieds carrés était à vendre. «Le plus beau, c'est que comme ce n'était pas un terrain desservi par la municipalité, alors il n'y avait pas de normes architecturales réglementées.»

Adieu le chalet typique donc, place aux ouvertures. La zone bâtissable était de  25 pieds (7,6 mètres), soit relativement étroite, puisque coincée entre le chemin et la ligne des hautes eaux. L'objectif de M. Villeneuve? Concevoir une architecture épurée, basée sur l'espace et la lumière. «Je voulais que notre espace de vie soit très lumineux et avec une vue sur le lac. Il fallait la présence de la nature à l'intérieur et à l'extérieur», souligne M. Villeneuve.

Six mois, plus tard, la construction est terminée. L'architecte et sa conjointe sont sous le choc. «Quand j'ai vu le mur de fenêtres, j'ai réalisé à quel point c'était puissant de sentir autant la nature», a expliqué M. Villeneuve.

Un volume à deux niveaux

Il fallait minimiser le fait que le lac se trouve du côté nord et qu'on le regarde avec le soleil dans le dos. C'est pour cette raison que le volume de la maison est à double niveau. «On a trois mètres de hauteur dans la pièce principale, ce qui nous permet d'avoir trois fenêtres dans la partie haute.» Ces trois fenêtres rectangulaires, ou bandeaux, de quatre mètres de large (13 pieds) sur un mètre (3,2 pieds), permettent d'aller récupérer le maximum de soleil possible lorsqu'il est à son zénith, et au cours de l'après-midi.

Face au lac, le mur complètement fenêtré fait 3,5 mètres (11,4 pieds) de hauteur pour 4,5 mètres de large (14,7 pieds). C'est là qu'on trouve la porte-fenêtre donnant de plain-pied sur la terrasse en «L» en dalles de pierre lisse (ici cachée par la neige). «Je voulais qu'on soit en continuité avec le sol, avec l'extérieur. On décroche vraiment, car on est en contact direct avec la nature.» Il faut dire aussi qu'avec de jeunes enfants, il est plus facile aussi d'être sur le même niveau que l'extérieur.

Dans la chambre principale, à l'étage, le lit fait aussi face au lac et à la nature. La salle de jeu des enfants, au rez-de-chaussée, se situe juste en dessous, et donne directement sur la terrasse. Les murs blancs, le sol chauffant en béton poli scintillant, la blancheur des armoires de cuisine et du comptoir de quartz contribuent au coup d'oeil immaculé. La seule note visible en bois est le plafond, recouvert de cèdre huilé.

Le coût de construction de la résidence est de 265$ le pied carré; sans les honoraires de l'architecte et de l'ingénieur et les autres coûts reliés au puits artésien, la fosse septique et le permis de construction.