Molly Alexander, 37 ans, avocate, et son conjoint Graeme Anthony, 39 ans, ébéniste, ont vécu pendant 13 ans dans le Plateau-Mont-Royal. «On possédait un duplex victorien et notre vieil appartement était sombre, se souvient Molly. Je n'avais pas le choix, je devais laisser les lumières allumées du matin au soir.»

Molly Alexander, 37 ans, avocate, et son conjoint Graeme Anthony, 39 ans, ébéniste, ont vécu pendant 13 ans dans le Plateau-Mont-Royal. «On possédait un duplex victorien et notre vieil appartement était sombre, se souvient Molly. Je n'avais pas le choix, je devais laisser les lumières allumées du matin au soir.»

En décembre 2009, le couple acquiert un petit quadruplex situé tout à côté de la propriété de la mère de Molly, dans l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. Typiquement montréalais, l'édifice datant de 1926 est long, étroit et très cloisonné. Les nouveaux propriétaires décident de récupérer trois logements pour en faire une maison à étage comportant un sous-sol. Quant au quatrième appartement, ils le transforment en studio locatif.

Pour la conception et la réalisation de leur projet, la Résidence Saint-Vallier, ils font appel à l'agence Blouin Tardif architecture-environnement. Le défi? Amener de la lumière naturelle par tous les moyens.

«On ne pouvait trouer la façade avant, raconte Molly. Et on croyait qu'en installant de grandes fenêtres à l'arrière, le rez-de-chaussée aurait été éclairé. Mais les architectes nous ont fait remarquer que le soleil ne pouvait, malgré la fenestration, atteindre le centre de la maison. Ils ont alors proposé l'aménagement d'un escalier central inondé de lumière.»

Les travaux ont été complétés en juin dernier, et depuis, la famille profite des lieux... lumineux. «Ça va au-delà de nos espérances», conclut la propriétaire.

Une percée au-dessus de l'escalier

Un grand puits de lumière au sommet d'un escalier central illumine la nouvelle maison du couple Alexander-Anthony.

Cet apport de lumière naturelle permet d'ensoleiller le centre de la propriété, un édifice étroit et profond. Magnifié, l'escalier s'inscrit dans une ouverture d'environ 9,3 m2 (100 pi2), qui a été pratiquée dans les planchers de l'étage et du rez-de-chaussée. Trois modules vitrés ont été installés dans le toit afin de former un grand puits de jour. La lumière au zénith pénètre donc allégrement dans la demeure. Mieux, elle se réfléchit jusqu'au sous-sol grâce aux cloisons et aux garde-corps habillés de gypse blanc.

«Notre volonté était de créer un trait de lumière, une sorte d'événement au coeur de la maison, précise Alexandre Blouin, architecte associé à l'agence Blouin Tardif architecture-environnement. L'escalier s'élève vers la percée du toit et s'impose comme un objet sculptural qui dynamise l'habitation», ajoute-t-il.

Véritable repère dans la résidence, l'escalier a également facilité la disposition des différentes pièces. Au rez-de-chaussée, il est agrémenté de grands panneaux de verre trempé, du côté des pièces de vie. Cette paroi transparente fait office de garde-corps et, surtout, laisse circuler la lumière. Autre avantage: elle rehausse la composition graphique des marches et des contremarches, qui ont été assemblées sur une structure d'acier revêtue de gypse blanc. «L'absence de garde-corps opaque révèle l'aspect aérien de l'escalier», note le concepteur.

Objet sculptural

Il y a un prix à payer pour obtenir un escalier spectaculaire. Dans ce cas-ci, il a fallu modifier la structure de la maison. Outre l'ouverture réalisée dans les planchers, le mur porteur central a été remplacé par une poutre et des colonnes d'acier. Aussi, une attention particulière a été portée sur le choix de l'essence de bois, du noyer, pour la fabrication des marches, des contremarches et de la main courante, qui s'harmonisent avec le parquet, également en noyer. «Sans compter la perte de pieds carrés, indique Alexandre Blouin, car nous avons volontairement laissé un vide de 91 cm (3 pi) de largeur dans le volume de circulation afin de faciliter l'entrée de lumière et amplifier le côté sculptural de l'escalier», détaille-t-il.

Photo fournie par Blouin Tardif

De la peinture à tableau métallique permet d'inscrire des messages à la craie ou d'épingler des notes avec des aimantins («magnets») sur l'un des murs de l'espace abritant l'escalier.