Tout le monde se perd à sa première visite au Savsav, dans le quartier Saint-Henri. C’est ce qui en fait le charme. Une fois qu’on sait, on sait. Et il y a de bonnes chances qu’on veuille y retourner pour y initier ceux qui ne savent pas.
Prenez mon beau-père de bientôt 70 ans, en visite de France. Sans moi, il n’aurait probablement jamais su ! Mais il a apprécié ce bain de jeunesse et d’énergie montréalaises. Nous n’étions pas représentatifs de la clientèle dominante, mais on ne nous l’a pas fait sentir.
L’espace est grandiose, avec ses plafonds hauts de 23 pieds et son lustre/mobile géant conçu par l’artiste Jamie Wolfond, avec 40 000 billes de verre faites à la main. Le côté luxe/pacha d’un grand canapé modulable en velours rose est équilibré par du mobilier en contreplaqué bien carré.
J’avais jusqu’à maintenant surtout vu des photos du grand local industriel baigné de lumière naturelle. De jour, le créneau café, piloté par le copropriétaire Félix Lam (Tommy, Crew, BarBara) a été adopté en partie par les travailleurs de l’édifice, où se trouvent les bureaux de l’agence Bleublancrouge, de Billets.ca et de l’arrondissement du Sud-Ouest, entre autres. Mais le gros de la clientèle est formé de gens de l’extérieur qui s’y rendent en toute connaissance de cause, à la surprise des fondateurs.
Le soir, le menu du chef et copropriétaire Vincent Monast, qui est passé par un bon nombre de cuisines, dont Mano Cornuto, Entre-deux et BarBara, et la carte des cocktails, vins et autres liquides garnie par le troisième partenaire, Antoine Doucet-Chagnon (Taverne Atlantic et BarBara), gagnent encore à être connus. Il y a de la grande créativité dans ce « club social » nouveau genre.
Certains plats du soir recoupent le menu de jour, qui comprend plus de sandwiches. C’est le cas du délicieux Toastipasto, tartine surprise de mortadelle sous laquelle se cachent du fromage de chèvre Grey Owl et de la compote de pommes. C’est aussi le cas de la salade de crevettes nordiques, de fenouil, de pommes et d’herbes, si fraîche qu’on se croirait en été.
Le filet de porc sur un grand lit de späetzle, de panais, de betterave jaune et goûteuse, de quenelle pomme/oignon, divin, chante encore plus lorsqu’on l’accompagne des choux de Bruxelles rôtis sur sauce tonnato. À 27 $ pour une platée qui peut facilement nourrir deux personnes, cette viande est une aubaine. Les autres prix sont raisonnables aussi lorsqu’on considère la générosité des portions.
Pour en profiter, il suffit de marcher pendant quatre minutes à partir de la station Lionel-Groulx pour entrer par le 780, avenue Brewster, de tourner à gauche, de marcher jusqu’au bout du couloir, de tourner à droite et de suivre son nez jusqu’à la porte du savoir.
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