Pourquoi en parler ?
On aime aller au resto, mais en ce janvier frisquet, il y a maintes raisons qui pourraient vous pousser à éviter une sortie en soirée : votre budget, l’envie de rester confortablement chez vous ou peut-être même avez-vous décidé, comme moi, de vous offrir un mois sans alcool (ce qui n’empêche en rien de déguster un bon repas un vendredi soir, on s’entend !). Bref, toutes de bonnes raisons pour déplacer nos envies de sorties à l’heure du midi. Justement, voilà un moment que je voulais retourner au Améa, implanté depuis 2022 dans la Maison Alcan, au cœur du centre-ville. Comme l’endroit n’est ouvert qu’en journée, le prétexte était parfait !
Qui sont-ils ?
Pino Forgione et Max Caprio, propriétaires du Ristorante Beatrice, une institution consacrée à la cuisine italienne sise rue Sherbrooke, sont à l’origine de ce projet. Pour le mener à bien, ils ont fait appel au talentueux chef Michael Coppa, chef pâtissier au Beatrice pendant 10 ans avant de prendre les rênes du Améa. Son parcours compte autant des mandats comme chef privé que des passages dans d’autres institutions italiennes, comme l’Industria.
Notre expérience
Si le chef s’occupe des portions salées et sucrées, son jupon de pâtissier dépasse, comme en font foi ces irrésistibles gourmandises étalées en vitrine. Tout est fait maison, frais, chaque matin. Il y a les pâtisseries – éclairs, tartelettes au citron ou aux pacanes, tiramisu, sans oublier les fameux cannolis bien dodus –, mais aussi tout un éventail de viennoiseries confectionnées sur place. Parmi les spécialités, il faut goûter les croissants fourrés aux pistaches, le « Rocher » aux framboises et les incroyablement décadents croissants « Suprême » – croisement entre le croissant roulé et le beigne, fourré à la pistache, aux fraises ou même aux biscuits Oréo !
Mais commençons par le début. Quelle belle initiative de s’installer dans la lumineuse enceinte de la Maison Alcan ! Voilà qui donne vie et charme à cet édifice historique du centre-ville. On accède à la vaste salle à manger d’une centaine de places – sans réservation – une fois la porte et une volée d’escaliers franchies. L’espace est ouvert, agrémenté de plantes vertes suspendues, de fauteuils, de banquettes et de chaises confortables, en faisant l’endroit idéal pour des rencontres amicales ou d’affaires, ou encore pour s’installer en télétravail. D’ailleurs, le café a été adopté par une faune urbaine diversifiée, comme je l’ai constaté lors de mon passage un jeudi midi. C’est animé, mais l’ambiance demeure paisible, pour ceux qui aiment s’entendre parler… et penser !
Le menu est d’inspiration méditerranéenne, une de mes cuisines favorites. Une bonne dose de soleil au cœur de l’hiver ! Vous avez le choix : les pizzas in teglia (romaines) avec leurs diverses garnitures, cuites dans le four italien Moretti Forni ; crostinis avec le merveilleux pain au levain de la boulangerie Miette ; salades, sandwichs et autres plats à la carte, dont plusieurs faisant la part belle aux légumes, donnent l’eau à la bouche.
Difficile de trouver un défaut à ce que j’ai dégusté ce jour-là : la tostada à la burrata, surmontée d’anchois blancs (si je dois me plaindre, j’en aurais pris plus que trois, car j’adore les anchois !) et de poivrons grillés, était un vrai nuage de bonheur. Le plat d’aubergine brûlée à la flamme, déposée sur son nid de ricotta fouetté et accompagnée d’échalotes grises roussies, de salsa de grenade et d’une vinaigrette au sumac, est une petite bombe de saveurs et de textures qui m’obsède depuis. La salade fattouche, tout en fraîcheur avec sa brunoise de tomates, d’oignons, de poivrons et de concombres et ses croûtons de focaccia au zaatar, le tout relevé par une vinaigrette à la féta, avait tout pour satisfaire les fanas de cette populaire salade.
Autre coup de cœur : les « calamari » fritti, une variation végétarienne du plat de calmars frits, ici avec des pleurotes et des cœurs de palmiers panés. Ils étaient incroyablement moelleux, malgré leur extérieur croustillant, et je crois que je les ai préférés à leur version traditionnelle, surtout qu’ils étaient accompagnés d’un savoureux aïoli au safran.
J’en suis sortie repue, mais pas alourdie, avec l’impression d’avoir mangé des aliments sains, frais et franchement bien apprêtés, prête à attaquer mon après-midi. N’est-ce pas tout ce qu’on désire d’un lunch, au bout du compte ?
À boire
Parlons café, d’abord : il est fait dans les règles de l’art ! L’endroit utilise un mélange maison dont la provenance ne m’a pas été dévoilée, mais force est de constater qu’il est parfaitement équilibré. Ceux qui cherchent une solution de rechange à la caféine pourront opter pour le délicieux latté à la betterave ou à la fleur de pois papillon. Autrement, il y a maintes options pour se désaltérer, comme des jus frais de Station organique, un éventail d’aperitivo et une belle sélection de cocktails sans alcool. L’espresso martini semble aussi un des favoris de la place ! Côté vin, le choix est plutôt restreint, avec quelques blancs, rouges, rosés ou bulles offerts autant au verre qu’à la bouteille.
Bon à savoir
Au Améa, les commandes se font au comptoir, puis on vous apporte le tout à votre place. Il y a beaucoup d’options végétariennes et quelques options véganes au menu. Une rampe d’accès est à la disposition des personnes à mobilité réduite (entrée par la rue Stanley). À suivre : l’ouverture d’un restaurant dans l’espace adjacent, prévue entre l’automne 2024 et le printemps 2025.
Information
Améa est ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 16 h. Il est fermé les samedis et propose des brunchs les dimanches entre 10 h et 15 h. Sans réservation.
1188, rue Sherbrooke Ouest, Montréal
Consultez le site du Améa Café