Après avoir fait briller la cuisine mexicaine dans un micro-local de la rue Beaubien, Caifan renaît dans Le Plateau-Mont-Royal dans un espace beaucoup plus vaste de 4500 pieds carrés.
Mis à mal par la pandémie et la fermeture forcée des restaurants, le Caifan original a vivoté pendant quelque temps avant de fermer ses portes. C’est lorsque le local voisin du Barranco s’est libéré que Fidel Vasquez, directeur général de Barranco Partners, qui possède aussi le Nikkei, a pris contact avec le chef Eduardo Acosta pour concrétiser le projet de restaurant mexicain qu’il avait en tête depuis un moment.
Pour cette nouvelle adresse, Eduardo Acosta, un ancien du Tapeo, a eu carte blanche. Ceux qui ont goûté (et certainement apprécié) sa cuisine retrouveront à cette nouvelle adresse la même passion du chef pour les saveurs de son pays d’origine. « On le voit comme une évolution, indique Eduardo Acosta. C’est la même essence, le même concept, les mêmes recettes. On fait le mieux possible maintenant qu’on a beaucoup plus de ressources. »
Sur le menu, on retrouve une dizaine de variétés de tacos, notamment le al pastor au porc, l’arrachera à la bavette de bœuf et le rosarito au poisson blanc. L’offre, composée d’assiettes à partager, comprend aussi des créations signature et des plats moins connus comme la cochinita, un plat typique maya composé de porc cuit lentement à basse température avec des épices ancestrales importées du Mexique et la costra de queso composée d’une croûte de fromage croustillant roulée et farcie d’une garniture de viande ou de légumes.
Ce que propose Eduardo Acosta, passionné d’histoire et d’anthropologie, c’est un voyage gustatif dans les différentes régions du pays et au cœur de l’histoire de la gastronomie mexicaine, qui a grandement évoluée au fil du temps, des contacts coloniaux et des échanges culturels. « On a des assiettes qui viennent du nord du Mexique, d’Oaxaca, de la capitale, de Baja California, de Jalisco, du Yucatan. On propose un trip culinaire avec des boissons, des sauces. Tout le monde croit qu’il connaît la cuisine mexicaine, mais la plupart des gens ne la connaissaient pas. Ils connaissent le tex-mex. »
Chose plutôt rare en ville, la cuisine sera ouverte jusqu’à minuit certains soirs de semaine. Avec son long bar, sa salle privée au sous-sol, son espace DJ, sa carte de vins, son choix de 26 cocktails et cocktails sans alcool élaborés par les mixologues Jérémy Escolano et Johnny Martinez, le lieu est propice à la fête. « Ce n’est pas un club, mais un restaurant festif qui sert de la nourriture un peu plus tard, précise Fidel Vasquez. On a une belle carte de cocktails, un sommelier sur place. On veut offrir une expérience complète. » Cet esprit festif et clandestin se reflète aussi dans le design de l’endroit, pensé par Stéphanie Bélanger de Rebel Design, et les œuvres murales de style art de rue créées par l’artiste montréalais Teetz.
Caifan évoque d’ailleurs une expression en « spanglish » (me cae fine) qui signifie « c’est bien » et qui était utilisée par les pachucos dans les années 1930. Ces Américains traversaient la frontière pour échapper à la prohibition et se rassemblaient clandestinement dans des bars pour manger des plats mexicains et boire de la tequila.
4542, rue Saint-Denis, Montréal
Consultez le site du Caifan