Le conseil d'administration de la Weinstein Company, la maison de production cofondée par Harvey Weinstein, a ouvert une enquête interne sur les accusations de harcèlement sexuel contre ce dernier, et confirme qu'il a pris un «congé indéfini» de l'entreprise.

«Nous soutenons fortement la décision déjà annoncée par Harvey Weinstein de prendre un congé à durée indéterminée de l'entreprise à compter de ce jour», indique un communiqué diffusé vendredi dans la presse et signé par quatre membres du conseil d'administration, dont le cofondateur et frère d'Harvey Bob Weinstein.

«Comme l'a dit Harvey, il est important qu'il reçoive l'aide professionnelle dont il a besoin pour les problèmes qu'il a admis. Les prochaines étapes dépendront de progrès thérapeutiques d'Harvey, du résultat de l'enquête indépendante du conseil d'administration, et des décisions personnelles d'Harvey», ajoute ce communiqué cité notamment par Variety et le New York Times.

D'après le New York Times, trois membres parmi les neuf du conseil d'administration ont par ailleurs démissionné.

La Weinstein Company n'a pas répondu aux demandes de commentaires de l'AFP dans l'immédiat.

Harvey Weinstein, l'un des producteurs les plus puissants d'Hollywood, a présenté jeudi ses excuses et a déclaré se mettre en «congé» à la suite d'une série d'accusations de harcèlement sexuel qui courent sur trois décennies, révélées dans une enquête du New York Times.

Le producteur de Gangs of New York, nommé pour l'Oscar du meilleur film, ou de «Shakespeare in love», lauréat de ce prix prestigieux en 1999, est accusé par plusieurs femmes, dont les actrices vedettes Ashley Judd et Rose McGowan d'avoir tenté de les masser, de les avoir forcées à le regarder nu, d'avoir promis des aides à leur carrière contre des faveurs sexuelles.

Une mannequin italienne avait en 2015 dit à la police de New York qu'il avait touché ses seins et mis ses mains sous sa jupe, même si aucune plainte n'a ensuite été déposée.

D'après le New York Times, citant des membres de la Weinstein Company, le producteur a passé au moins huit accords à l'amiable avec des accusatrices.

Charles Harder, un avocat de Weinstein, qualifie l'article du New York Times de «saturé d'affirmations fausses et diffamatoires» et affirme préparer une plainte contre le quotidien.