Georges Lautner, cinéaste français, populaire et prolifique, inoubliable auteur des Tontons flingueurs et de nombreux succès de Jean-Paul Belmondo, est mort vendredi à l'âge de 87 ans.

Le metteur en scène est décédé à Paris des suites d'une longue maladie, a annoncé à l'AFP l'ancien cascadeur Rémy Julienne, citant son entourage proche et confirmant une information du site Purepeople.

Avec une quarantaine de films à son actif en soixante ans de carrière, des Barbouzes à Flic ou voyou en passant par le Le Professionnel, Georges Lautner a tourné avec les plus grands: Jean-Paul Belmondo, à qui il donna quelques-uns de ses plus grands triomphes, Bernard Blier, Alain Delon, Lino Ventura, Jean Yanne, Mireille Darc...

Né à Nice le 24 janvier 1926, Georges Lautner avait découvert dès l'enfance l'univers des salles obscures grâce à sa mère, la comédienne Renée Saint-Cyr, qui apparaîtra plus tard dans plusieurs de ses films.

Il entame des études de droit avant de faire ses premiers pas dans le cinéma à partir de 1949, en tant qu'aide-réalisateur.

Il signe son premier film en 1958, La Môme aux boutons. Puis, en 1960, il réalise Marche ou crève, avec Bernard Blier, marquant le début d'une longue collaboration avec l'acteur.

En 1961, il rencontre le succès populaire avec Le Monocle noir, comédie policière qui permet à Paul Meurisse de briller en agent secret français suivi en 1962 de L'oeil du monocle.

Deux ans plus tard, Georges Lautner connaît la consécration avec Les Tontons flingueurs, comédie portée par les répliques cultes du dialoguiste Michel Audiard.

Indécrottable succès d'audience à chacun de ses passages à la télévision, le film avec Bernard Blier, Lino Ventura, Francis Blanche, Jean Lefebvre ou encore Robert Dalban, fêtera mercredi les 50 ans de sa sortie en salles.

Malade, Georges Lautner avait dû annuler au début du mois sa venue à Nantes où un hommage avait été organisé.

«Je n'ai jamais compris le miracle des Tontons flingueurs à travers les âges», disait le cinéaste, qui s'agaçait de ce succès,  ayant d'autres ambitions.

«La science du cinéma populaire»

Adepte des gros plans, Georges Lautner savait aussi donner du rythme à ses films grâce à un montage serré. «Michel Audiard disait de lui qu'il était le roi des monteurs», se souvient Rémy Julienne, qui a effectué les cascades sur un grand nombre de ses films. «Il avait la science du cinéma populaire».

Après les Tontons, le duo Lautner/Audiard enchaîne ensuite les succès d'audience, entre comédies, gangsters franchouillards et polars, où apparaissent tout à tour Lino Ventura, Jean Lefebvre, Francis Blanche, Mireille Darc, Pierre Richard ou encore Jean-Pierre Marielle: Les Barbouzes (1964), Ne nous fâchons pas (1966), La valise (1973), On aura tout vu (1976)...

A la fin des années 1970, Georges Lautner réalise deux films plus sombres avec Alain Delon (Les seins de glace et Mort d'un pourri) avant de faire tourner celui qui deviendra son grand ami, Jean-Paul Belmondo: Flic ou voyou (1978), Le guignolo (1980), Le professionnel (1981), immense succès commercial au thème musical signé Ennio Morricone, ou encore Joyeuses Pâques.

Dans les années 80, le succès se fait plus rare même s'il rencontre encore le public en 1986 grâce à La Maison assassinée avec Patrick Bruel.

En 1992, c'est «Bebel» (Jean-Paul Belmondo) qui incarnera le héros du dernier film de Georges Lautner, L'Inconnu dans la maison.

Photo tirée de l'internet

Image du film Les tontons flingueurs, de Georges Lautner.