Dans le créneau achalandé des films pour jeunes adultes, la nouvelle saga The Mortal Instruments va tenter de faire sa place avec des personnages et des situations jamais vus dans le passé. Pour ce faire, les producteurs misent sur la comédienne Lily Collins. Qui se dit prête à relever le défi.

Lily Collins se trouvait au milieu d'un champ, à Dublin, lorsqu'elle a compris toute la portée du rôle principal d'une héroïne dans une saga de plusieurs longs métrages.

«J'assistais à un concert en plein air et des jeunes femmes, les larmes aux yeux, sont venues vers moi, raconte la comédienne britannique. Lorsque l'une d'elles m'a demandé mon nom et que je lui ai répondu «Lily», elle a dit: «Non! Tu es Clary Fray! «Une autre s'est mise à crier: «21 août! «C'est incroyable d'être ainsi au milieu de nulle part et de rencontrer des gens déjà passionnés.»

Le 21 août est la date de sortie de The Mortal Instruments: City of Bones (La cité des ténèbres: la coupe mortelle), premier volet d'une série de longs métrages, dans lequel des chasseurs d'ombres, êtres dotés de pouvoirs surnaturels, protègent la ville de New York contre des hordes de vampires, dragons, diables sanguinaires et autres vilaines créatures fantastiques.

Dans cette oeuvre signée Harald Zwart d'après le roman de Cassandra Clare, Lily Collins incarne Clarissa (Clary) Fray, adolescente anonyme et indépendante. Un jour, une série d'événements surnaturels, dont l'enlèvement de sa mère par des êtres maléfiques, l'amène à faire le constat qu'elle est aussi une chasseuse d'ombres. Et qu'elle devra récupérer une coupe magique pour ramener sa mère auprès d'elle.

La naissance d'une nouvelle saga (on parle de 12 romans publiés ou à venir) et son adaptation au grand écran ne passent pas inaperçues, puisqu'elles surviennent après les Twilight, Hunger Games et Harry Potter de ce monde. Lily Collins s'en réjouit. Elle se dit tout à fait disposée à incarner Clarissa pour une longue période, sans pour autant rejeter d'autres projets.

«J'étais une fan des livres avant le tournage. D'être choisie pour un personnage que j'aimais déjà est un honneur, souligne-t-elle. Si les films atteignent le succès qu'ont eu les autres franchises et que cela signifie que je jouerai Clary pour une longue période, j'en serais enchantée.»

Des différences

Dans le jeu des comparaisons, les membres de l'équipe assurent que l'histoire se distingue de ce qu'on a vu dans le passé. Que ce soit dans l'écriture ou dans les personnages.

«Il y a ici un ton comique qu'on ne retrouve pas, selon moi, dans les autres franchises, indique Lily Collins. On a affaire à des personnages et des situations jamais vus ailleurs.»

Elle donne en exemple l'incontournable thème du triangle amoureux. «Vrai, il y en a un qui se dessine dans le film, mais ce n'est pas ce qui prime. C'est la quête de Clarissa pour retrouver sa mère», dit Mme Collins.

Ce lien filial a d'ailleurs beaucoup plu à la comédienne. «Ma mère et moi sommes aussi proches, dit-elle. Elle est ma meilleure amie. J'aimais donc ce thème de la jeune femme engagée dans une aventure pour retrouver sa mère. Et j'aime chez Clary sa passion, sa loyauté. Elle est déterminée. Elle est vulnérable à l'occasion, mais elle va de l'avant, ce que je respecte beaucoup chez elle.»

Très physique

Le film est truffé de bagarres, de courses et de combats de toutes sortes. Harald Zwart, qui a signé The Karate Kid dans le passé, a incité les comédiens à faire le plus de cascades possible. En amont du tournage, ils ont donc été soumis à un entraînement physique intense (l'équipe du Montréalais Jean Frenette y était mêlée de près).

«Je me pousse toujours à la limite dans mon travail et je revenais complètement exténué de mes journées de tournage. Pour moi, c'était bon signe, lance Jamie Bower Campbell, interprète de Jace, ange gardien de Clary et celui par qui tous les malheurs arrivent. Je savais que j'avais donné tout ce que je pouvais.»

«D'ordinaire, notre travail est de nous concentrer sur notre jeu. Mais ici, nous devions consacrer beaucoup de temps à nous entraîner, pratiquer nos cascades», ajoute Kevin Zegers, interprète d'Alec Lightwood, meilleur ami de Jace.

Ce travail intense a eu pour effet de souder l'équipe, assurent les interviewés. Et même si on leur a signalé que le deuxième film sera encore plus physique, ils ont hâte de se retrouver sur le plateau de la suite, City of Ashes, dont le tournage s'amorce en septembre à Toronto.

The Mortal Instruments: City of Bones (La cité des ténèbres: la coupe mortelle) prend l'affiche le 21 août.

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Fière d'être une Collins

Lily Collins entend bien défendre son nom. Et se faire un prénom.

Qu'on se le dise, être la fille du chanteur Phil Collins n'est pas l'élément clé de son accession à des rôles majeurs au grand écran et, par ricochet, à la célébrité. Au contraire, dit-elle, sa feuille de route compte une bonne quantité de refus.

«Mon nom est mon nom. Je suis fière de ma mère (Jill Tavelman) et de mon père. Peu importe qui tu es et où tu travailles, tu portes ton nom avec fierté. Ce que je fais, dit-elle. Et à ce nom, j'aurai greffé mes propres expériences de vie. Pour des rôles, j'ai aussi reçu, des tonnes de fois, des «non». J'en suis heureuse parce que cela m'a permis d'apprendre.»

Pour The Mortal Instruments, toutefois, les choses sont facilement tombées en place. «Je n'ai pas eu à auditionner. C'est incroyable», reconnaît la comédienne, un brin gênée de cet aveu.

Alec, un chasseur d'ombres gai

Dans The Mortal Instruments, le personnage d'Alec, interprété par Kevin Zegers, est un chasseur d'ombres gai! Encore de nos jours, c'est une rareté, affirme-t-on, dans

la littérature dite «jeune adulte».

Très fier du personnage qu'il incarne, Kevin Zegers insiste sur le fait que la préférence sexuelle d'Alec ne se retrouve pas au centre de l'intrigue. Et c'est bien ainsi.

«J'aime le fait qu'Alec possède cette facette au départ effacée et que les auteurs n'aient pas ressenti le besoin de développer cet aspect tout de suite, dit l'acteur canadien. La sexualité du personnage ne le définit pas. Ç'aurait été injuste, je crois, de mettre l'accent là-dessus.»

Dans les romans de Clarissa Clare, le personnage d'Alec est également gai et s'éprend de Jace, comme dans ce premier opus de la franchise cinéma. Le sujet est abordé de façon franche, mais rapidement.

En entrevue, Zegers insiste pour dire que les temps changent. «Pour les gens de ma génération, l'homosexualité n'est plus taboue», lance-t-il.