Pendant 80 étés, les cinéparcs ont réussi à demeurer une partie intégrante du tissu social américain, survivant aux avancées technologiques et aux goûts changeants qui ont poussé plusieurs milliers de personnes au chômage. Désormais, l'industrie affirme qu'une bonne partie des 350 cinéparcs restants pourraient devoir éteindre les lumières pour de bon, parce qu'ils n'ont pas les fonds pour s'adapter à l'ère numérique.

Les studios de cinéma se débarrassent tranquillement des films sur pellicule de 35 millimètres, et la transition à un éventuel système de distribution entièrement numérique pousse les cinémas extérieurs à débourser de fortes sommes pour acheter des projecteurs numériques.

L'investissement dépassant les 70 000 $US par écran est significatif, particulièrement pour ce qui est, dans la plupart des endroits, une entreprise estivale maintenue en vie par des exploitants familiaux. L'achat équivaudrait aux profits de plusieurs années à venir pour la plupart des propriétaires.

Selon l'United Drive-In Theatre Owners Association, de 50 à 60 cinéparcs se sont déjà convertis. Au moins un exploitant a décidé de fermer au lieu de passer au numérique, mais il n'est pas possible de savoir combien d'autres pourraient mettre la clé sous la porte.

La transformation numérique est en cours dans l'industrie cinématographique depuis plus d'une décennie, en raison d'une meilleure qualité d'image et de son, en plus de la facilité de livraison - plus besoin d'énormes bobines de film. L'échéancier n'est pas clair, mais les compagnies de production se débarrassent déjà des films traditionnels en 35 millimètres, et les bobines devraient disparaître complètement d'ici les prochaines années.

Si un programme incitatif de l'industrie rembourse aux propriétaires de salles 80 pour cent des coûts de conversion à long terme, Edward Vogel, porte-parole de l'association des propriétaires de cinéparcs affirme que puisque la plupart des cinémas extérieurs sont de petites entreprises familiales, il est difficile de trouver l'argent, point final. Et le remboursement ne couvre pas les dizaines de milliers de dollars supplémentaires nécessaires afin de rénover les salles de projection pour créer les conditions nécessaires pour l'équipement de haute technologie.

Ce dilemme est également vécu par les petits cinémas indépendants des États-Unis, la plupart d'entre eux peinant à se convertir au numérique des années après les grands complexes corporatifs.

Aux États-Unis, le nombre de cinéparcs a atteint un sommet à plus de 4000, à la fin des années 1950. Aujourd'hui, il n'en reste plus que 357.