Le comédien Matt Damon se verrait bien une quatrième fois, «peut-être dans dix ans», dans la peau de l'ex-espion Jason Bourne dont le troisième volet de la trilogie, La vengeance dans la peau, a été présenté au festival du cinéma américain de Deauville.

«Au début, après le troisième, on s'est dit avec Paul Greengrass, le réalisateur: on va attendre au moins cinq ans avant de réfléchir à un quatrième», a déclaré le comédien américain au physique d'éternel adolescent lors d'une conférence de presse après la projection du film en avant-première.

Mais si son envie semble entière, il fixe des limites à une telle entreprise: «il faudrait faire quelque chose de vraiment très différent car nous n'avons pas envie d'aligner, comme pour James Bond, 20 ou 25 films d'affilée, sur le même format», précise-t-il en repoussant une éventuelle réalisation à «peut-être dans dix ans».

De son côté, Paul Greengrass n'écarte pas non plus l'idée mais se montre beaucoup plus réservé: «les trois films sont comme les trois chapîtres d'une histoire et cette histoire est finie», assure-t-il en se disant toutefois satisfait d'avoir réussi «à créer un nouveau héros».

Le comédien et le réalisateur sont habités depuis le début des années 2000 par cette aventure cinématographique adaptée d'un roman éponyme de Robert Ludlum et qui a rencontré un public. Le premier volet La mémoire dans la peau (The Bourne identity) est sorti en 2002 et le deuxième La mort dans la peau (The Bourne supremacy) en 2004.

Dans La vengeance dans la peau (The Bourne ultimatum), qui sortira le 12 septembre sur les écrans français, Jason Bourne, ex-espion de la CIA dépersonnalisé et conditionné à tuer, cherche à retrouver son passé et son identité. Mais l'agence d'espionnage américaine qui veut protéger ses programmes secrets d'assassinats, dont Jason Bourne a eu vent, ne l'entend pas de cette oreille et décide de l'éliminer.

Le film qui dresse un portrait d'une CIA omnipotente et sans scrupules mais aussi passablement ridicule ne devrait pas décevoir les amateurs de séries d'espionnage peu regardants sur le vraisemblable. Cela ressemble à du James Bond, la rapidité et la modernité informatique en plus et les espionnes pulpeuses venues de l'Est en moins.

L'action qui se déroule de Moscou à New-York en passant par Londres, Madrid et Tanger est particulièrement enlevée avec courses-poursuites en voitures, assassinats ciblés et combats à mains nues. L'impression d'efficacité est renforcée par le tournage de nombreuses scènes dans des lieux publics au milieu de la foule.