La première québécoise de l'adaptation cinématographique du récit du général Roméo Dallaire sur le génocide rwandais a eu lieu mercredi, au cinéma Impérial, à Montréal.

Le film J'ai serré la main du diable a pour objectif, de l'avis du militaire devenu sénateur, d'assurer que l'histoire des centaines de milliers de Rwandais ayant perdu la vie au cours du génocide en 1994 ne tombe pas dans l'oubli.

Roy Dupuis y incarne un Roméo Dallaire déterminé à terminer la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Rwanda, qui voit cependant le pays sombrer dans la violence sans pouvoir agir comme il le souhaite pour mettre fin au massacre.

Le général Dallaire avait demandé au réalisateur Roger Spottiswoode de s'assurer que le film soit aussi fidèle à la réalité que possible. Les scènes ont d'ailleurs été tournées au Rwanda, souvent sur les lieux exacts des événements tragiques.

M. Dallaire avait également fait part au réalisateur de son souhait de ne pas être dépeint en héros. Roger Spottiswoode a échoué dans cette mission, de son propre avis. D'ailleurs l'ovation debout à laquelle le film a eu droit semblait tout autant sinon plus destinée aux efforts du général au Rwanda.

La projection, à laquelle ont assisté de nombreuses personnalités politiques dont la ministre du Patrimoine, Josée Verner, et la ministre de l'Education, Michèle Courchesne, s'est terminée sur un plaidoyer de Roméo Dallaire sur le thème de «la responsabilité de protéger».

Il a déclaré que ce n'est pas parce que le Canada est en mission en Afghanistan qu'il ne peut pas déployer des effectifs militaires au Darfour, ajoutant que c'était ce que les pays en développement attendaient de ceux plus riches, comme le Canada.

J'ai serré la main du diable
prendra l'affiche vendredi dans une centaine de salles à travers le Canada.