À la fin des années 70, un phénomène fait fureur à Montréal: non, il ne s'agit pas des débats référendaires, mais bien de la musique et des boîtes disco. Comme son nom l'indique, Funkytown sera un film avec boules à facette, chaussures compensées, coupes afros et... musiques disco.

Toujours en financement, le film sera tourné en novembre 2008. Le projet, qui sera tourné à 80 % en anglais, a déjà reçu l'aval de la SODEC. Téléfilm Canada devrait donner sa réponse cet automne, a-t-on appris.

C'est Daniel Roby, le réalisateur de François en série, qui réalisera Funkytown, d'après un scénario de Steve Gallucio, le scénariste de Mambo Italiano et Surviving my Mother. «C'est un film d'époque, basé sur des rencontres, des recherches, qu'on a faites avec un paquet de gens impliqués à l'époque du disco», explique Daniel Roby. Pendant une courte période de quatre ou cinq ans, Montréal s'est prise d'euphorie pour le disco. Au début des années 80, le «clash» fut brutal: le rock reprenait ses droits, et les manches bouffantes et autres matières satinées ont été remisées aux oubliettes.

Emblème de la période, le Limelight (1975-1982) est le club qui a inspiré le scénariste et le réalisateur du film. «C'était la place, et ça marquait l'époque», dit Daniel Roby. Dans ce club mythique, recréé pour les besoins du film, le destin de huit personnages se croisent, en parallèle.

«C'est un drame, une tragédie, ou une comédie qui vire à la tragédie», estime Daniel Roby. Comme le film se déroule dans une discothèque de la rue Crescent, il sera tourné majoritairement en anglais, avec des acteurs canadiens ou québécois, bilingues.

«Le film se veut réaliste, et à l'époque, ça se passait beaucoup en anglais. On veut avoir des personnages anglophones pour ça, un peu comme dans Maurice Richard. C'est un aspect que l'on voit rarement dans le cinéma québécois», note-t-il.

En fond sonore, également, Funkytown devrait puiser sa bande originale parmi les grands hits internationaux de l'époque. «C'est sûr que je voudrais utiliser la musique de cette époque, les hits mondiaux de la disco», dit Daniel Roby, sans cacher toutefois que l'achat de droits musicaux pour une exploitation canadienne mais aussi internationale se révèle coûteuse.

Pour réaliser le film, qui sera tourné à Montréal et nécessitera plusieurs reconstitutions, Daniel Roby espère réunir un budget de 6,5 millions. «C'est un gros film, un gros scénario, et il y a beaucoup de droits musicaux à aller chercher», explique-t-il.