Ce qui a d'abord attiré Macha Grenon dans le rôle de Béatrice de Savoie dans L'Âge des ténèbres, c'est le rire. Mais elle a aussi vu dans ce personnage toute la symbolique de la fuite, de plus en plus présente dans notre société.

Béatrice de Savoie, c'est la femme que le personnage principal, Jean-Marc (Marc Labrèche), qui tente de sortir de sa torpeur, rencontre dans un «speed dating». Entre toutes les dames présentes, son choix s'arrête sur cette femme qui fuit la réalité en se réfugiant dans son rôle de reine dans un jeu médiéval. Elle le prend très au sérieux, allant même jusqu'à décorer son appartement dans le style du Moyen-Âge et à participer à des fins de semaines médiévales, dans un château.

«Je trouvais ce personnage amusant et intéressant, un peu comme un gâteau à étages que l'on construit. Béatrice incarne un personnage en fuite, qui vit dans un univers parallèle. Étrangement, elle arrive dans la vie de Jean-Marc au moment où ce dernier devient présent. Il va vers une personne encore plus perdue que lui. C'est intéressant», fait valoir Macha Grenon, au cours d'une entrevue téléphonique réalisée alors qu'elle se dirigeait vers Québec pour faire la promotion de L'Âge des ténèbres.

Elle a également apprécié l'ambiance du plateau de tournage, qu'elle qualifie de très agréable, ce qui n'est pas toujours le cas. Elle se considère comme privilégiée d'avoir pu prendre part à cette production, aux côtés de Marc Labrèche, avec qui elle partage une relation professionnelle et amicale depuis une dizaine d'années. Il a fait une voix dans un conte pour enfants qu'elle avait écrit, elle a collaboré à La fin du monde est à sept heures, et ils se côtoient régulièrement dans Le Coeur a ses raisons.

«Le fait de nous connaître a rendu les choses plus faciles. Nous n'avons pas eu besoin de nous apprivoiser. Nous étions ouverts, disponibles l'un à l'autre, même si le contexte n'était pas comique», estime la comédienne.

Tournée

Macha Grenon ne voit pas comme un fardeau ces tournées de promotion pour présenter un film réalisé des mois auparavant. Pour elle, c'est une occasion de revoir les camarades de tournage, de voir le film avec du recul et d'inviter les gens à aller voir le résultat. Elle ne se sent pas concernée par les critiques, qui ont été très sévères envers cette réalisation de Denys Arcand.

«Sincèrement, je ne m'identifie pas aux critiques, ce n'est pas un phénomène en relation avec moi. Ma responsabilité et mon désir, c'est de travailler avec un créateur, de le soutenir dans son élan, quand il prend des risques. Denys Arcand est un travailleur que je respecte énormément, c'est la troisième fois que je travaille avec lui. II nous fait sortir de nos zones de confort. Je referais ce film n'importe quand», conclut Macha Grenon.