La Cour suprême d'Inde a suspendu vendredi un mandat d'arrêt émis en avril 2007 à l'encontre de l'acteur américain Richard Gere parce qu'il avait embrassé à l'époque une starlette indienne en public, déclenchant la fureur d'extrémistes hindous.

Cette décision de la plus haute juridiction du pays devrait permettre à la vedette d'Hollywood de rencontrer la semaine prochaine dans le nord de l'Inde le dalaï lama qu'il soutient depuis des années.

Le président de la Cour suprême, K.G. Balakrishnan, a décidé de surseoir au jugement d'un tribunal du Rajasthan d'avril dernier qui avait ordonné l'arrestation de M. Gere à la suite de plaintes d'Indiens hindous pour actes obscènes.

Lors d'une soirée contre le sida le 15 avril 2007 à New Delhi, M. Gere avait serré dans ses bras l'actrice de Bollywood Shilpa Shetty et l'avait plusieurs fois embrassée sur les joues.

Le lendemain, des hindous avaient brûlé des effigies de M. Gere en criant «Ne touchez pas à nos femmes!». Le parti d'opposition nationaliste hindou, Bharatiya Janata Party (BJP), avait dénoncé «une effusion en public contraire à la tradition indienne».

Le comédien de 58 ans avait ensuite présenté ses excuses sincères et Mlle Shetty avait dénoncé une polémique dépassant toutes les proportions.

Les plaignants «ne cherchaient qu'à se faire de la publicité, le tribunal n'était pas habilité à émettre un mandat d'arrêt et cette affaire judiciaire a sali la réputation du pays», a estimé la Cour suprême.

En mai 2007, elle avait déjà suspendu les poursuites engagées contre Mlle Shetty.
Shilpa Shetty, 32 ans, est connue depuis sa victoire en janvier 2007 au jeu télévisé britannique Celebrity Big Brother, une émission qui avait déclenché une polémique internationale sur du racisme présumé anti-indien.

En Inde, des courants hindous conservateurs sont réputés pour défendre la chasteté dans un pays qui se délecte de comédies musicales et de clips de Bollywood aux danses souvent suggestives.