Le maître de l'animation, le Japonais Hayao Miyazaki, 67 ans, a affirmé dimanche à la Mostra de Venise avoir «besoin de la prochaine génération» pour continuer à faire des films, tout en «continuant à se servir d'un crayon», malgré la mode du tout-numérique.

«Actuellement, on utilise beaucoup le numérique, de manière parfois excessive. Je crois que l'animation a besoin de la main de l'homme», a estimé Hayao Miyazaki, lors de la conférence de presse de présentation de son film Ponyo on the cliff by the sea, en compétition à la 65e Mostra.

«Il faut utiliser le numérique tout en continuant à se servir d'un crayon», a-t-il ajouté, avant d'affirmer sa «grande amitié pour les gens de Pixar», l'inventif studio d'animation (Le monde de Nemo, Toys Story, Wall-E) fondé par Steve Jobs, aujourd'hui propriété de Disney.

Miyazaki a affirmé sa volonté de s'adresser aux jeunes enfants avec son dernier film, alors que ses oeuvres antérieures visaient aussi un public adulte et brassaient des thèmes universels (guerre, pacifisme, harmonie avec la nature).

«Dans mon équipe, beaucoup de personnes ont eu des enfants dernièrement. En voyant ces nouveaux-nés, j'ai pensé à tourner ce film», a-t-il expliqué.

Sorti en juillet au Japon et ponctué par la musique de Wagner, Ponyo on the cliff by the sea raconte l'amitié entre Sosuke, 5 ans, et un petit poisson rouge que celui-ci a retrouvé coincé dans un bocal, sur la plage.

Célébré dans le monde entier, l'auteur de Porco Rosso (1992), Princesse Mononoke (1997) ou Le voyage de Chihiro (2001), qui fêtera l'an prochain ses trente ans de carrière, a affirmé sa volonté de rajeunir son équipe.

«Je continuerai à travailler avec mes collaborateurs, mais je pense que le moment est venu de trouver des collaborateurs plus jeunes», a déclaré Miyazaki, ajoutant : «J'ai 67 ans et je pense que j'aurai besoin de la prochaine génération».

Interrogé sur ses sources d'influences, il a brièvement évoqué son enfance. «Lorsque la Seconde guerre mondiale a pris fin, j'avais 4 ans: j'ai vu beaucoup de dessins animés américains qui venaient des Etats-Unis», a-t-il dit. «Mais ils n'ont pas eu une grande influence sur mon travail.»